Rencontre avec Alber – « Muses »

A l’occasion de l’exposition solo d’Alber « Muses » au Loft du 34, jusqu’au 10 novembre 2019, Urban Art Paris est allé à la rencontre de l’artiste.


Salut Alber, peux-tu te présenter aux lecteurs de Urban Art Paris ?

Mon nom d’artiste est Alber (sans le T) en référence à mon grand-père. J’ai 33 ans et je suis issu du milieu du graffiti. J’ai commencé à graffer dans la rue dès l’âge de 15 ans dans le Loir-et-Cher, avec des amis. Au fil de années, mon style a évolué. J’ai été graphiste pendant un temps et cela fait maintenant 10 ans que je travaille avec des galeries.

Comment es-tu entré dans le monde du graffiti ?

Au collège, j’ai été bercé par le mouvement hip hop. J’écoutais beaucoup du rap et j’admirais les graffitis dans les rues. Le film Sister Act m’a marqué : l’ambiance urbaine de New York, les graffitis qu’on apercevait… Je me revois avec mon appareil photo jetable capturer les peintures dans la ville, ou dévorer le magazine Radikal, dédié au hip hop !

Et puis, j’adorais dessiner. Un ami m’a initié au graff : il a apporté des marqueurs, des sprays, et nous nous sommes lancés !

Tu as d’abord commencé par le lettrage, le format traditionnel du graffiti. De quelle manière ton style a-t-il évolué ?

Aujourd’hui, je travaille autour de la ligne et de la couleur, en représentant des visages et le corps humain. Le graffiti m’a beaucoup inspiré. Le support de la toile m’a permis d’affiner mon style graphique. Au départ, je peignais des b-boys, puis des visages caricaturés, ensuite des visages de profils et plus réalistes.

Même si je peins sur toiles et expose dans des galeries, je pratique toujours dans la rue, à Bordeaux là où je vis.

Justement, tes personnages possèdent une certaine intensité dans le regard, tout en étant quelqu’un et personne à la fois. Qu’évoque ce motif ?

Si on fait attention, mes personnages sont toujours de profil, le regard en coin. Le regard est mystérieux, pour laisser le visiteur s’inventer des histoires. Ce que je recherche en priorité, c’est l’impact visuel et l’esthétisme. En amont de mon travail, je recherche des images qui pourront m’inspirer pour peindre mes personnages.

Exposition « Muses » Alber, Loft du 34 – © Laura Barbaray

Ton exposition solo « Muses » au Loft du 34 explore le thème de la femme. L’actualité de ces derniers temps t’a-t-elle inspiré ?

Mon travail est tourné davantage vers l’esthétisme que la revendication de certaines causes. Je suis détaché de l’actualité. Pour moi, le corps est un moyen de faire de l’art. Je peins aussi bien des hommes que des femmes. Je vois de l’esthétisme dans tous les corps, quelque soit leur sexe, leur morphologie. Si une ligne intéressante, alors je m’y attarde. Finalement, je suis libre dans ma démarche artistique, et je ne suis pas dépendant des faits de société qui nous entourent.

Exposition « Muses » Alber, Loft du 34 – © Laura Barbaray

As-tu des lieux que tu préfères pour peindre ?

J’aime les murs visibles par le plus grand nombre. Avant de commencer à peindre, je saisis l’ambiance, je discute avec les passants que je rencontre. Je pense à ma photo finale pour les réseaux sociaux, le but est avant tout de finir ma peinture.

Après ton exposition au Loft du 34, as-tu des projets pour l’avenir ?

Oui, je vais participer à un projet privé à Decazeville en Aveyron dans le cadre d’un Relais Château début novembre et dans la continuité du festival MurMurs parrainé par l’artiste Jo Di Bona.

Et puis, de mon côté, j’expérimente la sculpture. C’est comme l’étape suivante dans ma démarche : créer des visages en 3 dimensions.


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