C’est par surprise qu’on m’a proposé de rencontrer Christian Guémy aka C215. Belle proposition enthousiasmante mais pleine de risque. En effet, je ne savais pas grand chose de l’artiste. J’admire ses pochoirs qu’il essaime partout dans Vitry et ailleurs. Mais rien d’autre. Je ne m’étais jamais vraiment préoccupé de savoir qui il était.
Globe-trotter au long-court, pochoiriste, vivant et créant dans ma ville (devenue sa ville), je ne savais pas grand-chose de sa démarche et de ses convictions. Qui était C215 ?
Je ne me suis pas précipité sur Google pour préparer l’entretien. Je voulais m’en tenir à ces questions qui me taraudaient à chaque nouvelle découverte d’une de ses oeuvres dans la rue. Qui était-il ? Comment procédait-il vraiment ? Qu’est-ce qu’il le motivait à intervenir de cette façon dans la rue et si régulièrement ?
Je me suis fié à ce que je supposais avoir compris de ses interventions sur les murs de ma ville, à ce que je devinais être sa démarche artistique au coeur de la cité.
Dans ce diaporama, C215 explique les origines de ses actions dans la rue et la démarche qui les motive. Le gars envoie du lourd. Il ne fait pas qu’apposer des couleurs à travers des papiers ajourés. Il est là pour quelque chose. Il démontre en bombant. Il intervient dans la rue comme une nécessité. En fait, Christian Guémy est un artiste total. Son oeuvre fait référence en permance à l’histoire de l’art et de l’image. Elle est engagée, impliquée et revendique le droit d’exister sur les murs de la ville. Espace libre, la rue est à conquérir à sa façon.
C215 à Vitry
Lui se démarque en proposant une lecture sensible et colorée du monde qui l’entoure, cherchant à l’embellir pour marquer les esprits, inscrire son art éphémère dans la mémoire collective d’une ville, d’une rue et des habitants qui les traversent. Un peu de douceur dans un monde de brutes ? C’est un peu de ça et autre chose. Le mieux pour comprendre est sans doute de l’écouter.
Article & Interview de Jean-Philippe Trigla
