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Rendez-vous avec la street artiste Madame Moustache

Pourquoi Madame Moustache est un homme ? C’est l’exposition qu’a lancé la street artiste la semaine dernière à la galerie rue beauce l’occasion de découvrir les collages vintage d’une artiste aux oeuvres ponctuées de féminisme et de grivoiserie.

Bonjour Madame Moustache, qui se cache derrière la Moustache ?

Je suis donc madame (ou madame moustache selon les lectures de ma signature), je suis « artiste de rue » à Paris et ailleurs, et mon domaine d’activité est le collage, et plus précisément le collage « vintage ». Je colle de grandes, voire de très grandes, affiches dans les rues de la capitale essentiellement (parce que c’est là que j’habite) et un poil ailleurs à l’occasion.

Je travaille le collage de vieux papiers débuts de siècles jusqu’aux magazines des années 70, qui font de mes pièces originales des petites pièces uniques puisque issues de magazines qui ne sont plus édités.

Madame Moustacge

Comment définirais-tu ton style ?

Je définirai mon style de collage comme « vintage », un poil grivois et volontairement ringard.
Un style qui est essentiellement dû à l’année de parution de mes « sources » et à mon goût immodéré pour les choses esthétiquement ingrates.

Madame Moustache expose…

Comment te viens les idées de créer tes collages ? 

Mes sources d’inspirations sont aussi diverses et variées que ma vie, en particulier dans les troquets les plus improbables de mon quartier, mon enfance, ma famille, les infos (essentiellement la presse papier – Je suis fan des faits divers du parisien ett de leur « DON » pour les titres alléchants), les odeurs qui parcours mon visage, les mots qui traverses mon cerveau, les petits tous et les grands n’importe quoi finalement.
Ces sources sont aussi bien artistiques que personnelles car je crois vraiment ressembler à ce que je crée, et donc être ce que je colle.

Madame Moustache Photo: Richard Beban & Paris Play Copyright 2012

Quel sont tes techniques et astuces pour produire tes oeuvres ?

Je n’ai pas d’astuces à vrai dire. Les petites pièces que j’élabore sont des oeuvres très longues et assez fastidieuses à élaborer (particulièrement pour les lettres découpées au fur et a mesure)
L’unique technique et celle d’un collage long et compliqué d’une foultitude d’éléments d’autant de sources différentes que ce soit en épaisseur (que l’on ne voit pas donc) ou sur l’image finale.

Comment t’es tu décidée à coller dans la rue ?

J’ai collé mon premier collage grâce a un ami qui œuvrait alors sous le pseudo de Sword, et qui se fait aujourd’hui appelé Inédit deux, un graffeur, graphiste ultra talentueux rencontré un poil par hasard et qui un jour avait aperçu à la maison une esquisse de collage qu’il m’avait incité à aller imprimer et à aller coller.

J’ai donc pris mon courage à bras le corps grâce à lui et je suis sortie dans la rue et n’en suis plus jamais partie depuis.

Pourquoi réaliser cette série de personnages ?

J’ai avant tout le désir intrinsèque de faire rire.
Mon père et avant lui mon grand père qui sont sans doutes avec mon frère les homme que j’admire le plus au monde sont des personnes qui ont cette capacité de balancer 500 conneries aussi grivoises que ultra fines à la minutes, ce qui a eu pour effet dès toute petite d’aiguiser mon amour du mot bien placé pour faire rire mais pas que.
J’ai donc ce désir fort de perpétrer cette « tradition familiale » en quelque sorte avec en plus peut-être le désir inavouable de faire par delà le rire, réfléchir sur des sujets plus graves et fondamentaux de notre temps. (je l’espère, j’ai cette sécrète prétention, mais si déjà je fais marrer les passants, c’est déjà merveilleux)

Les divagations carnassières de Madame from Marie Coulangeon on Vimeo.

Que penses-tu des artistes street art à Paris ? 

Je suis emerveillée par la diversité des créations dans la rue et, comme une môme je m’émerveille devant des choses absolument différentes.

Je suis très sensible aux oeuvres de certains et moins à une majorité d’autres. Mais des artistes comme Fred le chevalier (que j’ai la chance de compter parmis mes amis proches), Tristan des Limbes, des projets plus colossaux comme Zoo project, blu, ou encore Kazy à Nantes avec  le collectif 100 pressions, sont autant de personnes et d’artistes que j’admire car ils ont cette capacité de me faire sentir toute petite par un talent et une maîtrise que je n’ai pas et n’aurai jamais, et c’est délicieux.

Madame Moustache

As-tu un dernier mot pour tes admirateurs ?

Juste un grand merci à vous et à tous ceux qui s’intéressent de près comme de loin à mon travail. J’en suis émue et touchée. Merci mille fois, et, pour finir,  une phrase qui me guide « ne jamais craindre d’être vulgaire, seulement craindre d’être ennuyeux ».

 

Encore merci à Madame Moutache pour cette interview, et vous appréciez-vous les oeuvres de cette artiste?

Plus d’infos sur l’artiste par ici.