Artiste Ouvrier est actuellement considéré comme un des pochoiristes les plus talentueux de sa génération. Ses pochoirs sont souvent comparés à des pièces de dentelle, de par sa technique de découpe.
Originaire de Caen, il vit aujourd’hui entre sa ville natale et l’Inde. Il puise autant ses sources d’inspirations dans la peinture du XIXème siècle que dans la culture hindoue.
Artiste Ouvrier
Pierre Benoit Dumont, plus connu sous son nom d’Artiste Ouvrier, a grandi dans la région caennaise. Après avoir passé son baccalauréat, il monte à Paris. C’est durant ses « années parisiennes », qu’il donne ses premiers coups de cutter. « J’ai crée mon premier pochoir à partir d’un tigre dessiné sur une boîte de baume. Je l’ai découpé en trois pochoirs, puis posé sur un T-Shirt pour une fête fantôme en 93-94. J’ai commencé à peindre pour le plaisir plutôt dans les années parisiennes puis éthiopiennes puis allemandes et enfin après 2008 Caennaises. Maintenant je vis à cheval entre Caen et l’Inde. Je travaille avec des artistes locaux rencontrés ces dernières années comme SANETWO et KARO TRASS et aussi les membres normands de la WCA : Adey et Obi HOOD. »
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Pour signer ses premières œuvres sur les murs parisiens, il choisit le pseudo Artiste Ouvrier en référence aux paroles de l’écrivain, architecte et dessinateur britannique William Morris. «Lors d’une conférence aux alentours de 1845, William Morris explique la division opérée entre le 18e et le 19e entre les artistes qui ne sont plus ouvriers d’une part, et les ouvriers qui ne sont plus des artistes d’autre part, ce qui menait d’après lui à une société non plus de l’objet mais de l’artefact. »
Le pochoriste se détache de ses congénères par sa perception personnelle d’oeuvres de grands peintres comme Klimt, Dante Rosseti ou encore « Les Raboteurs de Parquet » de Caillebotte. «Je suis très 19viémiste de toute façon, bien que plus porté sur les symbolistes et les Préraphaëlites. Puisque ce tableau est très connu, le Caillebotte me permet de montrer le travail d’interprétation en 2 pochoirs, à la fois fidèle à l’esprit, iconodule, mais en même temps très modifié dans le trait et avec un procédé complétement différent. L’interprétation se doit de s’effacer devant un effet visuel. Celui-ci n’existe que pour le passant, qui rencontre cette évocation. De plus les Raboteurs est en bonne résonnance avec mon pseudo. Dernière raison, j’aime beaucoup tous les tableaux de Caillebotte et je compte en faire d’autres. »
Depuis longtemps inspiré par la culture hindoue, ses allers retours en Inde lui permettent désormais de renouveler ses œuvres murales. « J’avais déjà fait des pochoirs de Shiva en 95. Mes voyages récents dans le Tamil Nadu (NDLR Région sud de l’Inde parlant le tamoul), la visite des temples, la musique carnatique (NDLR : musique traditionnelle du sud de l’Inde) sont des sources d’inspiration. J’ai également fait une déco permanente pour un trio avec le Chanteur YOGESH et ses musiciens Caennais d’origine Sri lankaises… De plus je m’intéresse aux représentations féminines de la divinité : la vierge, Aphrodite, Hygie, Vénus, Diane, Marie-Madeleine, Durga, Kali, Parvati, Sarasvathi… De ce point de vue la culture Hindoue est un répertoire inépuisable. »
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Encore marginale sous sa forme occidentale, le Street Art commence à pointer le bout de son mur en Inde. « Il y a un frémissement un peu partout mais l’accès aux bombes de bonne qualité n’est pas encore évident. J’ai rencontré ZETO mais il est français. Il y a beaucoup de peintures murales au pinceau, les types sont de vrais génies, même si ce sont des publicités ou des typos. ARTIKA gallery à Pondycherry expose du street art en permanence avec des artistes indiens contemporains et des français de la scène street art comme Jérôme Mesnager, ZETO, MOSKO, ADEY et moi-même. »
Jerome Mesnager et Artiste Ouvrier via lapinescretines.blogspot.com
