Le trio de Birdy Kids a atterri à la galerie de l’Oeil Ouvert. Les trois amis exposent du 15 octobre au 9 novembre 2014 pour présenter leur nouveau projet et les photographies de leurs travaux à Bangkok, en Thaïlande. L’équipe a rencontré Stéphane, le fondateur du collectif, et Guillaume, avant le lancement de l’exposition.
A peine leurs valises posées, que leur envie de partir refait surface. Au départ, en 1989, Stéphane se lance dans le lettrage puis de « fil en aiguille » il crée cet oiseau aux couleurs primaires. Sur son chemin, il rencontre deux frères, Guillaume et Gautier. Le collectif, Birdy Kids est né.
Pourquoi avoir dessiné un oiseau et non pas un chat, un chien ?
S : Pur hasard. Birdy Kids continue d’évoluer. Nous avons progressé au niveau de la technique et l’arrivée de l’ordinateur nous a permis d’améliorer notre travail. On choisit les couleurs et encore plus les lieux qu’avant pour un meilleur rendu.
Vous utilisez beaucoup les couleurs primaires, par pur choix ?
S : C’est le plus impactant.
Certes mais ce côté acidulé, on a du vous le dire fait penser au jeu vidéo Angry Bird. Avez-vous envie de vous en dissocier ?
G : Il faudrait poser la question à Angry Bird, ils sont connus que depuis à peine dix ans. Nous étions là avant et nous sommes toujours restés fidèles à nos couleurs. Elles nous différencient des autres artistes de rue.
Nous pouvons donc parler d’une double signature : l’oiseau et les couleurs.
S : Surtout que nous utilisons de moins en moins de couleurs différentes, on a un code que nous essayons de respecter au maximum.
Quel est votre support préféré ?
G : le papier pour ma part.
S : ça reste la rue de toute façon.
G : Finalement le support reste secondaire tant que la visibilité prime. Avec le temps, nous travaillons sur tout. On aime tester de nouveaux matériaux comme le béton par exemple.
Vous êtes des artistes de la seconde génération, vous avez donc vu évoluer le street art. Que pensez-vous de l’effervescence qui l’entoure ?
G : J’imagine qu’elle vient des gens qui ne viennent pas de l’art. On le vit, on passe plus de temps dans notre atelier qu’à se demander comment il évolue. Je pense que les personnes en ont assez des expositions sur l’art contemporain qui ne parlent finalement qu’aux artistes. Le street art est plus ludique.
Vous avez toujours l’adrénaline quand vous allez dans la rue parce qu’après tout maintenant vous êtes plus tranquilles en galerie ?
S : La galerie ne représente que 10% de notre travail.
G : Pour revenir à l’adrénaline, ça ne concerne que moi mais je ne supporte plus de me cacher pour peindre et de devoir m’expliquer avec les policiers trois fois par semaine. Je préférais que nous ayons le temps de bien faire notre travail. Et en France, tu trouves des coins délabrés, tu leur redonnes de la couleur mais les gens se plaignent.
Justement vous êtes présents que dans le Marais, les Grands Boulevards, à quand le 18e pour l’égailler un peu ?
G : 18e, 19e pourquoi pas ?! Mais Hong-Kong, l’Afrique du Sud font plus rêver. C’est tellement plus sympa d’aller à l’étranger.
Vous citez des grandes villes, finalement les petites villes sont laissées un peu pour compte. Alors quand est-ce que l’on vous voit dans le Cher ou en Bretagne ?
G : Bonne remarque, ça me dirait bien plus que de faire encore un énième collage à Paris.
S : Dans les années à venir, nous allons parcourir la France. En ce moment, on recherche plus à l’étranger. Nous y sommes plus productifs, plus créatifs grâce à l’atmosphère locales qui est différente d’ici.
Quel est votre rêve ?
S : De voyager encore plus.
G : J’aime bien ma vie. Ça reste un truc drôle, même si ça n’est pas facile tous les jours. On n’a pas la vie de tout le monde.
Propos recueillis par Marie-Ange Baudin
Montage photos et vidéos par Alexandra Hérault
La Galerie L’œil ouvert
74 rue François Miron 75004 Paris
Ouverture du mardi au samedi de 11h à 19h et dimanche de 14h à 19h.
Exceptionnellement la galerie est ouverte les dimanche 14 / 21 et lundi 22 décembre de 11h à 19h.