Professeur d’art le jour, artiste de rue la nuit, Levalet alias Charles Leval saisit les rues de Paris avec des collages de papier et dessins à l’encre. Très influencé par les œuvres sombres, le noir et blanc, Levalet intéragit avec les éléments de la rue et ses œuvres se greffent souvent au mobilier urbain.
Bonjour Levalet peux-tu te présenter, d’où vient ton pseudonyme et comment définirais-tu ton univers?
Levalet, 26 ans, mon pseudo est un simple dérivé de mon nom. Je n’ai pas de dénomination précise pour définir mon style mais on peut le qualifier de réaliste, intrusif, critique, poétique, satyrique… Mon univers iconographique se compose de saynètes empruntes de quotidienneté et d’incongruité.
Quelles sont tes sources d’inspirations, artistiques et personnelles ?
Elles sont forcément multiples. Les images que je produit sont autant influencées par un regard sur le quotidien que par des références artistiques qui peuvent venir du cinéma, du théâtre ou des arts plastiques. Dans le champ des arts visuels, j’ai autant pu être influencé par les expériences illusionnistes du XIX ème que par les Nouveaux Réalistes ou les pionniers de l’In Situ.
Comment choisis-tu ce que tu vas créer comme oeuvre ? As-tu un ressentit créatif sur les supports que tu utilises ? Quelles sont tes créations favorites ?
Dans le cadre de mon travail de rue, le lieu que je choisis d’exploiter est quasiment toujours le point de départ de l’oeuvre que je vais produire. J’adapte une mise en scène au décor plutôt que le contraire dont le support est vraiment le moteur qui me pousse à faire quelque chose. Mes création favorites sont certainement celles qui exploitent le plus efficacement les spécificités d’un lieu.
Je travaille sur la mise en scène de situations, le personnage est donc un peu le matériau de base de mon travail. Je pense qu’il y a un effet d’empathie plus direct qui émane de la présence humaine mais cela dit, dans une narration, un animal ou un objet peut tout à fait devenir personnage.
Quel a été l’élément déclencheur qui t’a décidé à te produire dans la rue ?
C’est certainement la concordance entre mon arrivée à Paris et un moment où je me suis retrouvé sans lieu où exposer que j’ai commencé à investir l’espace urbain. Je travaillais déjà sur la relation de de l’oeuvre à l’espace réel depuis plusieurs années, je suis juste passé de l’intérieur à l’extérieur.
As-tu des quartiers privilégiés qui t’inspirent dans Paris ? Que penses-tu de la scène artistique urbaine Parisienne ?
Oui il y a des quartiers où je retourne volontiers. Je sais que je vais pouvoir y trouver des incongruités architecturales comme le 5ème ou le 11ème. Chaque quartier a ses particularités qui peuvent être intéressantes à exploiter. La scène Parisienne est très riche et diversifiée, tant par ses résidents que par ceux qui y sont de passage, tout se renouvelle très vite et on voit souvent apparaître de nouveaux talents.
J’ai cru comprendre que tu étais professeur à côté de ta carrière artistique ? Comment gères-tu cette double casquette ? Dis-tu à tes élèves que tu colles dans la rue ?
Disons que mon métier de prof me permet de garder un pied dans le concret et aussi de mieux comprendre ce que je fais en essayant de le transmettre. Je parle de mon travail à mes élèves quand c’est pertinent par rapport à mon cours. Il m’arrive aussi de les sortir voir des expos ou des festivals où ils peuvent être confrontés à mon travail.
Quels sont tes projets pour l’année en cours ?
Pas mal de choses diverses et variées, deux festivals et une exposition en Italie en avril, plusieurs expos collectives à Paris, et pleins de projets qui s’accumulent à Paris et en province.
Encore merci à Levalet pour cet échange, un artiste encore jeune mais très prometteur qui commence réellement à rayonner à l’international.
Plus d’infos sur son site internet et sa page Facebook riche en photos.