Comment définirais-tu tes personnages ? Pourquoi portent-ils souvent des masques chirurgicaux et des gants ?
Les masques et les gants sont des indicateurs. Ils représentent la peur, le danger et la protection : la peur de l’environnement, de la mauvaise qualité de l’air ou des particules de diesel. Ils peuvent aussi représenter la peur d’une infection, tels que le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), la grippe porcine ou encore les déficiences immunitaires. Les masques sont une protection contre un environnement hostile et aliénant.
Au-delà de ces dangers externes évidents, c’est l’impact social et psychologique qui est figuré. Ils provoquent notre mentalité de survie et modifient radicalement le système de valeurs des gens. A quel point devrons-nous nous isoler de ce monde pour être en sécurité et à quel point cette déconnexion affectera l’ordre naturel dans le futur.
Comment décrirais-tu ton style ?
J’ai longtemps été photographe dans le monde de la publicité et une grande partie de mon travail prend sa source dans la photographie. A partir de là, je travaille la forme du pochoir pour qu’il gagne en réalisme en fonction de la découpe.
Pourquoi avoir choisi Paris pour y afficher ton travail ?
Ma première venue à Paris date de Janvier dernier. J’ai immédiatement adoré. Cette ville est belle et élégante sans pour autant paraître stérile. J’avais vraiment dans l’idée d’interagir avec son architecture.
Et puis la communauté street art est très active ici et les gens semblent intéressés et impliqués bien plus que dans aucune autre ville que j’ai pu visiter. J’ai passé tout le mois de Juin ici et j’en ai gardé une belle inspiration. C’est une ville incroyable pour produire de l’art urbain. J’ai l’intention de revenir bientôt.
Que penses-tu de la scène artistique française ? Quelles sont les différences majeures entre l’art urbain américain et français d’après toi ?
Premièrement, je pense que globalement, le travail à Paris engendre bien plus de reconnaissance sociale et politique.
Par rapport à la Californie, il y a beaucoup plus de pochoirs et d’affiches. C’est assez dur d’en parler car il y a tellement de choses variées qui se passent dans les deux endroits.