Kegrea est né en 1988, il vit et travaille à Angoulême.
Peintre autodidacte et joueur, il passe de la bombe au pinceau, de la rue à la toile, de l’huile à l’illustration, de la lettre à la figuration.
Aujourd’hui on s’intéresse à son nouveau livre rendant hommage aux personnes oubliées…
Avec encore une fois, beaucoup de sensibilité, Kegrea nous en parle.
Tu peux présenter ton projet ?
FORGOTTEN PEOPLE est un livre qui compile mes différentes recherches et peintures autour des lieux abandonnés.
Depuis plus d’une dizaine d’années j’arpente , à l’abri des regards les lieux oubliés en quête de découvertes : des usines fermées aux maisons abandonnés en passant par les hôpitaux ou encore les écoles. Ces capsules temporelles me procurent toujours la même adrénaline et l’envie d’immortaliser à travers la photo et la peinture ce que ces lieux chargés d’histoire m’inspirent.
Depuis que je suis gamin, ces lieux m’attirent. Durant mes trajets quotidiens, je me construisais toute une mythologie devant ces maisons «étranges » , ces usines abandonnées , essayant de recréer l’histoire, comprendre comment et pourquoi ces lieux sont dans cet état . 20Ans après j’en suis encore là, à tenter de trouver le pourquoi de la chute : une investigation du déclin.
Un lieu abandonné c’est un voyage dans le temps. En général, les choses se sont arrêtées, souvent de manière assez brutale. J’ai déjà vu dans une clinique, les blouses d’infirmières au porte-manteau et les poubelles encore pleines de déchets. Dans les bureaux, les agendas sont encore ouverts. Comme si du jour au lendemain le temps s’était figé.
« Bonjour, demain vous ne reviendrais pas travailler. » Les maisons ont en général une histoire plus tragique, souvent lié au décès d’une personne solitaire. La vie s’arrête. Tout reste là, la vaisselle dans l’évier, le congélateur rempli, le linge encore sur l’étendoir.
Les peintures de ce livre sont tirées de photos argentiques trouvées dans différentes maisons. Elles sont le reflet d’une vie , du temps qui passe, un arrêt sur image. Il y a quelque chose de matériel qui reste et traverse les décennies. C’est une des grande erreur de notre époque, on dématérialise tous nos souvenirs, nos vies sont stockées dans des objets obsolètes et un jour, je pense que nous le regretterons .
A travers mon travail, je cherche à rendre hommage à toutes ces personnes oubliées, dont les souvenirs gisent au sol et que la vie à laissée pour compte. Mon but est simple :
peindre ces moments de vie et faire en sorte qu’ils continuent à traverser le temps , comme un devoir de mémoire.
Pourquoi créer ton 4ème livre ?
Car j’aime inscrire dans le temps mon travail et que l’objet livre, contrairement au WEB et son infinité, permet de garder une trace matérielle.
Un livre est aussi un objet de transmission. On le garde, on le prête, il a une vie.
En effet, c’est mon 4eme ouvrage et je ne pense pas m’arrêter là.
A quoi servira la collecte mise en place pour ce nouveau livre ?
La collecte servira à financer l’impression du livre. Cela me permet d’être autonome sur sa production et les choix éditoriaux à faire sur l’œuvre. Je trouve que le financement participatif en limitant les intermédiaires, est vraiment bien car il met directement en lien l’artiste et le spectateur. Le public a réellement la possibilité de prendre une part importante dans le projet.
As-tu un mot spécial pour ceux qui donneront à cette collecte ?
Un énorme merci de m’aider à la réalisation de ce projet. De me permettre de montrer et défendre mon travail à travers un beau livre.
Soutenez Kegrea en participant à la collecte pour son nouvel ouvrage : https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/forgotten-people-kegrea