Presque deux mois après son ouverture au 69ter rue de Rochechouart, il était temps de rencontrer l’une des personnes à l’initiative du Pop Up ZER. Zoom sur cette boutique éphémère qui valorise les artistes de la scène Street art et graffiti.
Hello Nadège, avant tout peux-tu te présenter et nous raconter un peu ton parcours ?
Je suis co-fondatrice de l’association WON qui comprend une partie Média avec le Webzine culturel THE WON MAG et une partie événement. Nous sommes trois femmes sensibles et passionnées par l’art à avoir créées cette asso. Nous sommes maintenant une dizaine de personnes à participer aux différents projets mis en place. Je fais partie également de l’organisation de deux festivals d’art urbain dont le Festival LaBel Valette qui fera sa seconde édition l’été prochain.
Et si tu nous parlais un peu du Pop Up ZER ? Comment l’idée est-elle née ?
L’idée est née suite à la possibilité de pouvoir occuper un espace, de manière temporaire, en plein Paris. All Mecen qui est à l’origine du projet s’est tourné vers les associations Urban Art Paris et WON ainsi que l’artiste Hanoh Spzira pour organiser le shop et le faire vivre durant deux mois. Nous avons donc proposé un système de dépôt vente aux artistes afin qu’ils puissent y exposer et vendre leurs œuvres.
ZER, des indices ?
Ahah ! Zer vient du verlan « Misère », « Zermi ». Tu gardes Zer et c’est devenu un suffixe utilisé comme superlatif dans le jargon. Nous cherchions un nom pour le Pop Up qui ouvrait dans les 48h. Hanoh Szpira, l’un des protagonistes du projet a lancé ça pour déconner et on l’a gardé ! Le Pop Up Zer est né !
Une sélection d’artistes bien définie ou ouvert à tous ?
Nous avons contacté dans un premier temps une dizaine d’artistes avec qui nous avons l’habitude de travailler. Puis de plus en plus de personnes nous ont demandé de participer au projet et nous exposons aujourd’hui plus de 35 artistes. Le shop est clairement orienté Street art au départ mais nous ne sommes pas fermés à travailler avec qui que ce soit. Nous avons d’ailleurs le plaisir d’exposer les œuvres de certains artistes du quartier, ce qui provoque de belles rencontres et nous recevons un très bon accueil des riverains.
Le modèle du magasin éphémère, pourquoi ?
Tout simplement car il nous semble être le meilleur format, pour un lieu que tu ne peux investir que sur un temps donné.
Et la vie de la boutique comment se passe-t-elle ?
Nous essayons de faire vivre au maximum cet endroit en y organisant pratiquement chaque semaine un événement et des rencontres avec les artistes. Bebar a réalisé la devanture de la boutique, ce qui a eu un réel impact dans le quartier, les gens ont tout de suite remarqué cette première transformation grâce au style bien impactant de l’artiste. Siam est venu faire du custom sur spray, Rister, Boku et Bouda ont customisé des vinyles à chaque fois accompagnés en musique par un DJ mixant en live dans la boutique.
Un magasin réservé uniquement aux amateurs de street-art/graffiti ?
Pas du tout justement, comme je te l’explique précédemment nous avons fait appel à des artistes de ce mouvement mais pas que. Le Pop Up Zer rassemble des artistes issus de formations différentes. On y trouve des œuvres originales, des prints, des sérigraphies, de linogravures, de la photographie, des goodies etc… Un panel de techniques et de styles hétéroclites est ici présent. Le public de la boutique est composé de néophytes et d’amateurs d’art. Beaucoup de personnes du quartier poussent la porte pour découvrir l’endroit et ont de réels coups de cœur pour les œuvres. Peu à peu le Pop Up Zer devient un lieu de rencontre et de partage. C’est une expérience remplies de beaux échanges. Ce qui est intéressant pour nous c’est tout le travail de médiation que nous pouvons mettre en place. Exposer et vendre dans un point physique permet de se faire connaitre par un public plus large, les gens sont curieux et sensibles à ce qui est proposé au shop. C’est un vrai bonheur !
Comment trouver le shop si on n’est pas du quartier ?
Toute la communication se fait via les réseaux, les événements sont à retrouver sur Facebook et un compte Instagram @popupzer existe et relaye toutes les œuvres exposées.
Une rencontre, une journée, une phrase qui t’a marquée au Pop Up ZER ?
La toute première vente réalisée je pense ! Une dame sexagénaire qui m’a posé énormément de questions sur tous les artistes, leurs techniques, leurs parcours… sa curiosité était émouvante, elle ne tarissait pas d’éloges à propos de ce qu’elle découvrait sur place. Elle a fini par acheter trois prints des artistes Boku et Bouda. Artistes qu’elle ne connaissait pas, la jeune génération reprenant des codes du graffiti, des cartoons etc… Quand je lui ai demandée si c’était pour les offrir elle m’a rétorquée « Pas du tout ! ils sont pour moi, je les adore ! ». Le côté découverte mêlé à l’intergénérationnel, j’ai trouvé ça génial !
Le Pop Up ZER est ouvert jusqu’au 2 février, alors n’hésitez plus et venez découvrir le shop, il est encore temps !
Nadège Larcher