Plus d’un mois après un vernissage très réussi, retour sur la deuxième exposition personnelle de Bouda, illustratrice et peintre de fresques murales à Paris, marquée par une toute nouvelle ampleur du travail de l’artiste. L’exposition s’est tenue du 21 au 26 janvier à l’Inattendue Galerie, et a été accueillie par Charlotte Lajarge et Anahïd Zarouri (Hop Prod).
De la bande dessinée
24 ans et une expérience déjà bien entamée de Hô Chi Minh ville, en passant par Francfort, la région parisienne, et Berlin… Bouda, c’est trois cultures en une !
Entourée très jeune par des personnages de bande dessinée tels que le petit Nicolas, La Gaff… des personnages excentriques et pleins d’humour, aux traits fluides comme Bouda les décrit, la passion du dessin, elle la porte en elle depuis toujours. A deux ans elle dessinait déjà sur des ramettes de papier et griffonnait des traits de style bande dessinée et des dessins de presse rapides.
Après avoir étudié l’art et le graphisme à l’ECV Paris c’est il y a 5 ans environ qu’elle a décidé de se dédier complètement à sa passion car “c’est un métier qu’on fait à plein temps”.
Le « virus » des villes
Débuts lancés dans le dessin de ville, c’est depuis devenu sa marque de fabrique, son “virus”. Y trouvant toute son inspiration, elle les décline de différentes manières, et les fait évoluer en y mettant des contrastes, en les travaillant toujours un peu plus avec leurs propres caractéristiques. Paris est d’ailleurs son terrain de jeu préféré, ville active 24h/24. Elle s’amuse à reproduire son quotidien, sa vitesse, son intensité et son vacarme. Si on a souvent l’impression d’être en vis à vis devant ses œuvres, c’est pour nous donner l’impression d’être face à des cases de bande dessinée, d’imaginer ce qu’il se passe à travers les fenêtres, de percevoir ce que l’on a envie de voir. Il y a tellement de choses à regarder qu’on s’y perdrait presque, tellement d’immeubles entassés aux traits doux et arrondis à la fois. Paris, ville magique, nous fait pourtant parfois ressentir de l’étouffement.
Mais dans ses dernières toiles, c’est le calme dans la ville que l’on perçoit un peu plus. Bouda cherche à intégrer un côté apaisant pour contrebalancer l’angoisse qui commençait à l’atteindre elle aussi, et ne surtout ne plus avoir peur du vide, chercher justement à s’en dégager…
La passion des gens
Si les villes marquent les toiles de Bouda, ses personnages aux traits arrondis, aux visages caractéristiques et singuliers aussi.
Toute son inspiration est tirée de sa vie quotidienne, de la culture des différents pays qu’elle a visités et de ses rencontres. Regardez bien ses personnages, ils vous rappelleront certainement votre voisin de métro !
Haut les couleurs
Et le changement ne s’arrête pas là. Ne se trouvant pas “colorée” et ayant toujours été intriguée de mêler la couleur à ses dessins, c’est lors de collaborations avec Sophia Babarie et Caroline Derveaux qu’elle a pu se réconcilier avec celle-ci, ouvrant alors quelque chose de nouveau, comme une touche rafraîchissante qu’elle cherchait à apporter à son travail.
Dessinant vite, en “one shot” pour toujours être lucide et garder la spontanéité de son trait, Bouda qui utilise quotidiennement le Posca PC-8K a également intégré le pinceau afin de mieux contrôler le trait. Il lui permet effectivement de prendre le temps et de se concentrer davantage.
Et pour 2019 ?
Réaliser une fresque grand format pour apprendre à travailler avec tout son corps et avoir une perspective différente, peindre sur des supports variés, voyager et réaliser des fresques dans des villes différentes afin de faire évoluer son travail… les projets et les envies pour 2019 sont nombreux !
Après sa première collaboration avec Bebar, puis avec Boku, Rister, Shino et Easy Homey, Bouda souhaite continuer à travailler à quatre mains, à s’adapter et improviser avec l’autre pour des résultats toujours plus surprenants. Pour ce qui est des toiles elle ne compte pas arrêter, mais souhaite maîtriser davantage la couleur et développer sa technique. Et face à une communauté street art/graffiti plutôt masculine, Bouda souhaiterait également travailler davantage avec des femmes car elle trouve dommage que celles-ci ne soient pas plus mises à l’honneur.
Un petit conseil, gardez un œil sur Bouda !
Nadège Larcher