PopKin’s est une jeune marque française, née en 2018 dans la ville de Grenoble (Rhône-Alpes). L’objectif de son fondateur, Tao Gasnier : rapprocher art urbain et mode dans la création de vêtements originaux de qualité ! De ce fait, l’équipe souhaite réaliser chaque collection en collaboration avec des artistes, graphistes, illustrateurs, tatoueurs, street artistes… Chacun est amené à produire des visuels uniques, exclusivement destinés à la marque. Le concept ? Une œuvre d’art apposée sur un vêtement fait main, chaque pièce étant disponible en édition limitée.
La première collection, disponible en mars 2019, est née d’une collaboration avec l’artiste lyonnais Théo Haggaï. Théo dessine principalement des mains, représentation selon lui de l’égalité entre êtres humains. Il les voit comme des éléments universels, sans genre distinct : des mains tendues en signe de paix, des poings levés, révoltés… Auxquels s’ajoutent de discrètes silhouettes de rêveurs. Il incorpore également des motifs de planètes, d’étoiles ou de lune, métaphore d’un refuge accueillant les rêveurs.
Ses décors ont souvent des apparences menaçantes : des volcans, des falaises, des crevasses… Il imagine ainsi des territoires hostiles, poussant les habitants à la fuite ou la révolte. Enfin, quelques drapeaux s’immiscent au milieu de ses créations, symboles de paix, de solidarité, d’entraide, d’amour. Il s’inspire de l’actualité, de sujets tels que le racisme, l’exil, la guerre… Et vise ainsi à une transposition artistique de l’humain pour dénoncer les inégalités. Durant trois ans, Théo a dessiné sur des tickets de caisses lors de ses heures de travail dans un supermarché lyonnais. Depuis un an et demi, il a quitté la caisse, en profitant pour se promener, observer, et donner vie à de nouvelles œuvres.
L’équipe de PopKin’s a accepté de répondre à nos questions, afin de nous en apprendre plus sur sa marque et sur cette collaboration :
Tout d’abord, comment l’idée de créer PopKin’s s’est-elle formée ?
Le fondateur de PopKin’s, Tao, a créé en 2015 une start-up dans le numérique. À ce moment-là, il a été vraiment touché par la manière dont les personnes s’habillaient dans le monde du travail : des habits trop sobres qui omettent tous les messages que les habits sont censés transmettre. Au bout de trois ans, il a quitté sa propre entreprise pour se lancer dans la création de cette marque de vêtements, rapprochant art urbain et mode.
Comment a-t-elle été concrétisée et qui en sont les acteurs majeurs ?
L’un des enjeux les plus intéressants a été de démarrer le projet avec un budget restreint. 1800€, c’est la contrainte qui nous a permis de faire marcher notre créativité tout en refusant catégoriquement de produire en Chine ou de négliger la qualité.
Quel est le concept ?
Popkin’s, c’est une marque grenobloise à la frontière entre Streetwear et vêtement d’art urbain. Nos capsules sont créées en collaboration avec des artiste différents : un pour chaque collection. On travaille avec eux, main dans la main, dans le but de proposer des œuvres imaginées exclusivement pour la collab, qui incarnent le message que l’artiste transmet dans son travail.
Notre travail c’est de faire fondre la frontière entre la mode et l’art urbain, notre mission c’est de faire découvrir des artistes et des cultures.
On ne réfléchit pas en termes de projet mais en termes d’œuvre. Et ça se transmet à travers tous les aspects de Popkin’s : les photos, le site, le message porté par les collaborations, et bien évidemment, le travail de l’artiste.
A qui s’adresse la marque ? Des jeunes dans le monde du travail ? Des adolescents ?
Cette collaboration avec Théo Haggaï, par exemple, parle de solidarité, d’entraide et de tolérance. Donc on considère que chacun peut porter ces pièces en toutes circonstances, quelle que soit son activité ou son âge !
J’ai cru comprendre que le procédé de fabrication était assez particulier ?
Les vêtements sont confectionnés à la main en Angleterre et produits à la commande pour éviter les invendus, puisque c’est aujourd’hui l’un des facteurs participant au désastre écologique provoqué par l’industrie du textile ! Aucun solvant ou produit toxique ne sont utilisés pour les impressions.Les pièces sont donc limitées à 80 exemplaires toutes tailles confondues.
Il semblerait que PopKin’s ait la volonté de se diriger vers un procédé 100% français et respectueux de l’environnement, pourquoi ?
Selon notre vision, l’artiste est un homme qui dit non, non à la bêtise, non à l’ignorance. Donc il serait aberrant de confectionner des vêtements qui parlent d’art avec des méthodes qui ne respectent pas notre propre environnement, celui des animaux et de la nature.
L’environnement est un enjeu primordial pour de plus en plus de personnes, pour nous aussi. Camus disait : « On ne peut pas combattre l’injustice en commettant soi-même des injustices ». Selon nous chaque être humain qui peut se le permettre devrait travailler de toutes ses forces pour inverser la machine et rendre le monde plus vivable ! Sur le temps, avec le budget des premières collections, on souhaiterait employer et développer des techniques qui permettraient de réduire l’impact écologique du textile à 0.
De quelle manière fonctionne la vente ? J’ai lu sur le site de PopKin’s qu’il fallait être en possession d’un code spécifique.
Pour accéder au shop privé, il faut disposer d’un code qui est diffusé par des ambassadeurs officiels, il faut donc faire partie de notre communauté pour se procurer du PopKin’s. Les codes sont diffusés de plusieurs manières, notamment sur les réseaux sociaux des ambassadeurs. Il est possible de s’en procurer également lors d’événements comme des vernissages ou des popstores.
Comment la collaboration avec Théo Haggaï est-elle née ?
Pendant un repérage lors d’une exposition éphémère à confluence Lyon ! Tao et Théo se sont rencontrés et le travail engagé, ainsi que le visuel très graphique de cet artiste, correspondaient parfaitement à la direction artistique de PopKin’s.
L’équipe est-elle satisfaite du résultat ? Est-ce que c’est ce que vous aviez en tête ?
Toutes les étapes ont été accomplies selon nos attentes, donc on dirait bien que oui !
PopKin’s organise sa première exposition prochainement. Comment va-t-elle se dérouler et quels sont ses objectifs ?
Notre concept d’exposition (popstore) est semblable à un vernissage, donc on va exposer dans des galeries d’art. Le but principal reste de faire passer un bon moment aux visiteurs, de leur permettre de pouvoir échanger avec l’artiste, d’essayer les vêtements, et de profiter d’un événement musical en plus !
La première est ouverte à tous, le vernissage aura lieu le jeudi 4 avril dans la galerie SITIO par Superposition, 3 place Gensoul à Lyon. On prévoit également d’en organiser sur Paris, du coup tenez-vous prêts !
La marque se dirige-t-elle vers des collaborations ou des envies particulières pour la prochaine collection ?
On est encore très concentrés sur la première collection, mais on a plein de projets en tête pour les prochaines collections. Le plus important ça va être de pouvoir travailler avec une usine française et des textiles recyclés. Ensuite ça sera de travailler avec des stylistes français et japonais, de faire des collaborations avec des danseurs, musiciens, skateurs, et tout ce qui se rapproche de l’univers urbain.
Si vous voulez découvrir la première collection de cette jeune équipe dynamique, je vous invite à consulter le site internet de PopKin’s, et si vous souhaitez accéder au shop privé, d’utiliser le code UAP375 : https://popkins.fr/
Pour en savoir plus sur le travail de l’artiste Théo Haggaï, rendez-vous sur son compte Instagram.
Crédit photo : Walid Boo.
Louane Guillemard