Le célèbre Invader, dont les mosaïques ponctuent le quotidien parisien, s’est perché ce mois-ci en haut du monument le plus emblématique de la capitale : la Tour Eiffel.
Franck Slama, de son vrai nom, développe son projet « Space Invader », dont l’appellation est tirée du jeu éponyme, depuis la fin des années 1990. Véritable hacker de l’espace public, il l’envahit depuis plusieurs décennies, apposant ses personnages à l’effet pixelisé en France ou à l’étranger. En 2019, soixante-dix-sept villes sembleraient dotées de l’une de ses mosaïques, inscrivant sa démarche dans une perspective mondiale et confirmant sa volonté « d’invasion à l’échelle planétaire ».
Réalisant ce qu’il définit comme une « acupuncture urbaine », il cible les points névralgiques des villes dans lesquelles il place ses œuvres, le plus souvent illégalement. Il est l’auteur de l’application pour smartphone « Flash Invaders », permettant de gagner des points en prenant des photos dans la rue, chaque mosaïque se voyant attribuer un score allant de 10 à 100 points.
Depuis quelque temps, la Tour Eiffel se pare d’œuvres réalisées par des street artistes. Parmi les plus récentes, la sphère Earth Crisis de Shepard Fairey en 2015, la fresque de Cleon Peterson en 2016 et la fresque Beyond Walls de Saype en 2019. PA_1431, le plus haut des space invaders parisiens, a été installé à son sommet, le 7 novembre dernier ! Exceptionnellement apposée de manière légale, la mosaïque rappelle son emplacement vertigineux à travers une prédominance de bleu, ainsi qu’un petit nuage. Celui-ci auréole le personnage du jeu vidéo, évoquant l’expression « avoir la tête dans les nuages ».
Un score de 100 points lui a été attribué par l’artiste, soit le score maximal sur l’application. Il serait le 1431ème à envahir la capitale française. S’il s’agit du space invader situé le plus en hauteur à Paris, le plus haut sur le sol terrestre se trouve à 2362 mètres d’altitude à Anzère, en Suisse. Battant tous les records, Space2 est quant à lui installé dans la station spatiale internationale depuis le 12 mars 2015. Rien que ça !
tParis serait la ville concentrant le plus grand nombre d’œuvres réalisées par Invader. L’artiste français a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et c’est dans la capitale qu’il a apposé son premier Space Invader, en 1996 près de la place de la Bastille. Depuis, il a placé certaines de ses œuvres dans des lieux iconiques, comme le Louvre en 1998, et peut à présent ajouter la Tour Eiffel à sa liste.
Ces dernières semaines, l’artiste a posté quelques photos de nouvelles mosaïques sur Instagram, sans pour autant en préciser la localisation. Relayées par la Galerie Itinerrance et au vu de l’architecture ainsi que de certains commentaires, il semblerait qu’Invader soit passé prendre le soleil en Tunisie. Ses légendes agrémentées de #desert, d’emojis de poissons et de palmiers et de la mention « Rock the Casbah » sous une photo comprenant une affiche « Tunisie », contribuent à nous conforter dans cette hypothèse. Alors si vous passez par-là, ouvrez grand vos yeux et dégainez vos smartphones si vous êtes adeptes de « Flash Invaders » !
Sources :
Invader :
Site officiel
Instagram