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{Expo} « Perspectives collectives » : flash interview Dahflo

Quel avenir pour nos enfants ? Comment faire face aux bouleversements mondiaux qui laissent présager un avenir incertain et nébuleux ? Quel héritage souhaitons-nous offrir aux générations futures ?
Notre monde change, évolue, s’adapte, car menacé, voire maltraité par des bouleversements climatiques, politiques et sociaux. Devons-nous céder au fatalisme ambiant ou proposer a contrario des solutions idoines dans le but de conserver et soigner cette terre nourricière si chère à la déesse Gaïa?

Nous avons invité cinq street artistes à explorer au travers de triptyques, des thématiques aux enjeux actuels et décisifs, pour mieux saisir leurs visions et perspectives personnelles d’un avenir collectif.

Les flash interviews réalisées à cette occasion dévoilent de manière évanescente leurs pensées et convictions.

Pour le quatrième épisode, la parole est à Dahflo.

[Episode 4] Flash interview Dahflo


© Dahflo

Les « Line Works » de Delphine Passaquay, alias Dahflo, sont des effluves entre figuration et abstraction. Ces trames architecturales sont les fondations d’univers et d’objets multiples dans lesquels elle entraîne le spectateur. Elles s’incarnent tantôt en motifs végétalisants, des racines aux feuillages en passant par la tige, tantôt en mèches échevelées, plumes et fils, traces de fumées, ou vagues énigmatiques. Ces entrelacs de lignes dégradées bouleversent nos sens et créent des passages entre l’espace physique et l’espace mental de la représentation.

Quelle histoire veux-tu nous raconter autour de la thématique « Quel avenir pour nos enfants » ? 

Probablement celle qui se rapporte au triptyque présenté à l’exposition qui propose une représentation de l’émancipation personnelle, incarnée ici par une femme, mais le propos se rapporte à l’individu en général. Encourager donc à cette émancipation.

Quel message veux-tu faire passer aux enfants de 2020 ?

Comme disait Simone Veil : « rien n’est jamais acquis » et il ne faut jamais cesser de se battre.

« Les mots, c’est la liberté ».

« L’important c’est d’exister ».

« Go out there and do something big with your life, whatever big means to you”.

Comment te vois-tu dans le futur ?

Je peux faire l’exercice de me projeter comme tout le monde, sur une base de rêves qui me drive et grands projets que j’entreprends. Une chose que j’apprends cependant c’est qu’on ne peut jamais savoir, et c’est la beauté de la vie. Paradoxalement, la pensée stoïcienne me guide tout autant : l’idée que nous suivions un dessein pré-écrit et que notre liberté réside en cette acceptation ainsi qu’en la prise de décision à chaque étape de ce chemin, ça me parle.

So, I have no clue of the future, but I can tell where I would like to be in 10 years: probably travelling the world, painting walls, kiting and not worrying about money.

Pour toi, est-ce que l’art est utile à la société ?

La réponse constitue plus qu’une évidence. L’art est un vecteur de la liberté de pensée. Bien qu’on puisse remettre en question l’essence de cette liberté, peut-être sommes- nous tous déjà formatés, mais sur le plan individuel c’est ma conviction.

Quel est le rôle de l’artiste ?

Vaste sujet. À l’échelle d’une société, je pense que chacun a une sorte de mission, de rôle. Celui de l’artiste est notamment de proposer de nouveaux scénarios, des alternatives, d’envisager d’autres réalités ou perceptions de la réalité. Via le regard de l’artiste, on découvre une multiplicité d’univers, de perceptions qui nous sont potentiellement étrangères ou inimaginables. L’artiste a aussi un rôle politique a fortiori, et constitue un acteur essentiel à la non uniformisation de nos cultures/sociétés.

Quel style et outils utilises-tu pour raconter tes histoires ? Et sur quel support ?

Mon medium est l’art, le dessin, abstrait et figuratif. Le mouvement des corps et/ou le mouvement des lignes est l’outil narratif que je construis pour exprimer les intentions, émotions qui me traversent ou que j’interprète de la réalité. Le support est aussi bien le papier que les murs, l’espace urbain et architectural.

Quelle est ton histoire préférée ?

Je ne saurai t’en citer, je crois que je n’ai jamais été très marquée par les contes ou histoires mais plutôt par les visuels de ces livres pour enfants notamment 😉

As-tu   une   histoire   à     raconter   à     nous,   les   grands   enfants   ?

Une histoire. La chose qui me vient à l’esprit c’est « écrivez votre propre histoire ».

Merci Dahflo ![