Pix Hunter est diplômée de l’université de Moscou mais elle ne travaille pas dans sa discipline en ce moment. À cause de la COVID-19 elle a perdu son travail comme beaucoup.
Depuis combien de temps fais-tu de la photographie ?
En 2011, j’ai fait mes premières tentatives. À la maison il y avait un appareil avec un point faussé et une basse résolution. Puis quand j’ai commencé à grimper sur les toits, c’était à peu près à l’automne 2014. J’ai emprunté discrètement le Canon 600d de la maison de mon père. Les premières photos étaient pas terribles. J’ai été capable de comprendre comment utiliser correctement l’appareil 6 mois plus tard. Je prenais en photo le coucher du soleil à la station Kiev, assise en haut d’une tour à côté d’aigles en métal. J’ai pris ça en photo avec seulement une optique standard.
Pourquoi vas-tu spécifiquement dans ces endroits, qu’est-ce qui est attirant pour toi ?
Du dessus, il y a une vue particulière, inhabituelle, spécialement quand la ville est vallonnée. Il y a beaucoup d’endroits intéressants quand la vue d’un immeuble de 5 étages est plus raide que celle d’un immeuble de 20 étages. Mais les villes avec des immeubles, surtout les anciens, ont souvent le même nombre d’étages. Et donc les grands immeubles peuvent être vus de partout dans la ville. Des angles tangents différents des immeubles s’ouvrent, que tu n’as pas de la rue. En plus des vues, c’est un peu romantique, il y a l’excitation de trouver les endroits, depénétrer l’atmosphère de la hauteur.
Comment as-tu appris la photographie ?
La photographie a toujours était une passion pour moi. Ça a été intéressant d’étudier toute seule de A à Z. Au départ rien ne fonctionnait, il y avait 1 photo correcte sur 100. Et avec l’expérience, la productivité s’est accrue, aujourd’hui presque toutes les prises sont correctes.
Quelles sont tes influences, quels sont les photographes qui ont retenu ton intention ?
Au début c’était juste via internet. Tu te souviens pas des noms, des personnalités forcément juste des quelques images et des proportions. Quand tu étudies la photographie en pleine conscience, tu ne regardes pas le travail de l’autre, tu penses à comment t’améliorer. Tu ne sais pas comment t’entraîner, tu inventes et tu exécutes. Voilà tu te motives toi-même avec ton propre travail.
Qu’est-ce qui t’inspire ?
Les bonnes personnes et les événements. Il y a des gens qui, à un moment, font l’expérience d’une situation délicate, parfois pas la plus simple, ils donnent un conseil ou ils font juste quelque chose avec toi. Dans ces moments les idées naissent avec ces gens qui apportent de la joie.
Peux-tu nous raconter comment tu as débuté ?
Tout a commencé quand tu prends soin de toi et que tu te photographies avec un appareil bon marché. Ensuite ça continue avec des belles photographies de vues en hauteur, une preuve que tu as été capable de grimper à tel endroit ou à tel autre dans la ville. Puis ça devient une habitude et un style de vie. Il y a un peu plus d’un an, l’idée est venue de créer le projet Pix Hunter, pas seulement des photos mais aussi des vidéos de graffiti.
Est-ce que ton projet de Pix Hunter fera l’objet de vidéos, de livres, d’expositions ? Quand et où pourrons-nous voir ton travail ?
Le projet a seulement un an et demi, et tout ce qui a été créé jusqu’à présent n’a pas le volume ni la qualité nécessaire pour en faire un livre ou encore une exposition. Il me semble qu’il faille plus de travail. Tout ce qui est créé est diffusé sur plusieurs plateformes. Tout est inter-connecté. Les vidéos sont sur YouTube et sur Vimeo. Les photos c’est sur Instagram et aussi Pinterest. Peut-être devrais-je créer un site pour tout rassembler.
Qu’est-ce que tu trouves attirant dans la photographie ? Pourquoi avoir choisi ce support ?
J’aime le procédé en lui-même. Un photographe, comme je le perçois, ça n’est pas seulement la personne qui fait les réglages, qui appuie sur le bouton, qui fait le point d’horizon et les couleurs sur Photoshop. Un photographe c’est une personne qui a un concept et une idée pour son travail. Ensuite il cherche l’emplacement idéal, le moment de la journée et l’angle. Et il cherche à capturer exactement ce cadre qui traduit sa pensée. J’aime particulièrement trouver des lieux et filmer des writers. Tu connais déjà le style de la personne, en plus de l’atmosphère particulière, une vidéo en action qui peut transmettre l’ambiance.
Tes choix préférés de sujets : les writers en action, la ville, les portraits, pourquoi les choisir ?
J’aime prendre absolument tout en photo. Des photos en studio, les paysages et la ville, en terminant par de l’illégal, des objets, des graffitis sur les trains, spécialement le métro.
Beaucoup de gens ne comprennent pas pourquoi les writers utilisent la rue, as-tu une explication ? Pourquoi trouves-tu cela intéressant et pourquoi particulièrement le métro ?
La sécurité passe avant tout. Il y a des lois qui criminalisent le graffiti sur le métro. Le graffiti dans le métro c’est différent de celui de la rue et les camions. C’est pas simplement un dessin et tu cours. C’est toute une stratégie d’observations, tu vérifies tes mouvements chaque minute. Dans le métro l’important c’est d’entrer et de peindre, peu importe quoi, il faut le faire. Il y a des artistes qui ne cachent pas leurs identités mais je n’aime plus ça maintenant. Qui ça importe qui tu es puisque l’important c’est ce que tu fais.
Qu’est-ce que tu essaies de capturer dans tes photos, quelles émotions veux-tu faire passer ?
J’essaie de refléter la réalité sans essayer de la changer. L’atmosphère du lieu, le temps, le moment de la journée. Quand la personne regarde l’aube, je veux qu’il puisse sentir la rosée, la chaleur des rayons du soleil après une nuit fraîche. S’il regarde l’action dangereuse d’un writer une nuit humide, je veux qu’il sente le froid, l’odeur de la peinture et la tension. En général je vis le moment précis au moment ou la photo a été prise. Parce que tout le travail de la photographie a été témoin d’une situation dangereuse ou d’un long moment et l’énergie a été calculée pour capturer ce moment.
As-tu des conseils pour prendre des belles photos ?
Tout doit se dérouler de lui-même. Pas de copie. Si le travail a été fait avec le cœur et pour l’amour du travail alors ils seront toujours demandés. Ça n’est pas une carte postale d’un lieu connu qui peut être pris par tout le monde. Tu peux photographier n’importe quoi même une pierre, s’il y a une âme dans le travail, ça aura plus de valeur qu’une belle photo.
Penses-tu que ce concept d’âme est spécifique à une tradition picturale enseignée par Kandinsky (voir son livre Du spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier) que l’on trouve plus en Russie ? Il me semble qu’en Europe de l’ouest on est moins attachés à la part spirituelle de l’art de nos jours.
Il me semble que n’importe quel artiste met son âme dans son travail.
Quels sont tes projets ?
Prendre des photos. Toujours avoir des idées originales et les réaliser. Si possible aider les gens. Ne pas s’arrêter toujours essayer de progresser et se développer.
Chacun peut réussir, faire ce qu’il veut et ne pas abandonner aux premières déceptions, croire en soi et continuer son chemin.
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