En pleine pandémie, l’art urbain se diffuse au cœur du Brésil. Un mur géant artistique et interactif conçu par trois artistes attire l’attention des habitants à Uberlândia, dans l’état de Minas Gerais.
Composé de trois ethnies majoritaires (indigène, européenne, africaine), le Brésil est un pays des arts singuliers, puissants et uniques. Dans chaque recoin de son territoire, une culture différente et, par conséquent, plusieurs expressions artistiques.
Parmi toutes ces formes, le graffiti se démarque dans les villes les plus importantes et commence à paraitre à l’intérieur du pays. « L’allée de Batman » (Beco do Batman) situé dans le quartier de Vila Madalena à São Paulo est devenue un lieu touristique grâce à ses graffitis. Le “CURA ART”, le plus grand festival d’art de l’état de Minas Gerais, a fait cadeau à sa capitale Belo Horizonte de son premier festival de peinture en pignon. De la rue Sapucaí (à Belo Horizonte) il est possible de contempler toutes les œuvres fait dans l’hypercentre. Y incluant le mur le plus haut peint par
une femme en Amérique Latine, avec 56 mètres de hauteur.
Une nouveauté à Uberlândia
Uberlândia est une ville assez développée, même si elle est éloignée de la capitale, dans le triangle de l’état de Minas Gerais. Avec 700 000 habitants, Uberlândia vient tout juste de recevoir, de l’initiative privée, un mur artistique et interactif de 40 mètres de longueur et 10 mètres de hauteur. Une œuvre d’art à ciel ouvert, accessible à tous dont l’objectif étant d’apporter de la couleur au quotidien des passants de la région est de la ville.
Le mur, qui a été baptisé de « Rencontres », fait la Une des chaînes de télévisions de la région. Pour la créatrice du projet, Marcela Neves, nous traversons un moment où un nouveau regard sur le quotidien peut changer beaucoup dans la vie des gens. « Alors, pourquoi ne pas donner cette motivation à la ville ? Il se peut que cela puisse être un coup initial pour d’autres actions similaires ? », suggère Neves, directrice de JRN Empreendimentos Imobiliários (développement immobilier) depuis plus de 40 ans dans le marché du pays.
Trois langages visuels
Le point de départ a été la création et le développement du projet conceptuel. « Nous avons créé le mur avec des couleurs vives et des niches interactives pour que les gens puissent se connecter avec l’art à travers des photos. Nous avons créé des niches réalistes et des traits qui se lient, apportant des mouvements avec des éléments comme des oiseaux, végétation et beaucoup d’interaction 3D tel que la pluie colorée, la balançoire et beaucoup de vie. Le défi a été de réunir l’art des artistes différents avec ses langages spécifiques tout en produisant un seul mur », précise Jamile Golfetto, responsable du concept et de la sélection des artistes. Pour la réalisation de ce projet, trois visions artistiques différentes ont fusionnées dont l’objectif est l’interaction.
Kim Ferreira est diplômé de l’école d’Art Visuels de l’Université Fédérale de Uberlândia. Depuis quatre ans, il se dédie au graffiti qui lui tient à cœur notamment pour la liberté et les interactions possibles.
Aujourd’hui j’utilise les rues comme un espace ouvert pour les études créatives et expérimentations à la recherche d’une identité à chaque fois plus prononcée dans l’art. J’ai connu plusieurs artistes qui font du graffiti. Cela m’a aidé à enrichir ma créativité, ajoutant des traits et des façons de peindre que j’ai découvert en utilisant des sprays et par le contact avec la rue. À partir de cela, j’ai pu transporter mon art vers les murs et avoir plus de visibilité et reconnaissance.
Sil Cotrin, artiste de l’état de São Paulo, a aussi été invité à participer au projet. Et, finalement, un studio local, Farândola, s’est joint au groupe pour donner vie à ce projet.
« Le muralisme consiste en l’application des illustrations peintes directement dans le mur. Nous utilisons de la peinture acrylique résistante au soleil et à l’eau. Pour ce projet nous nous sommes appuyés sur des thématiques florales, des oiseaux et formes de la nature avec des couleurs vibrantes qui font référence au cerrado (savane brésilienne). Nous avons eu beaucoup d’échange entre tous les professionnels participants, mais chacun avec son propre langage artistique. Nous avons tous travaillé directement avec l’art mais avec des techniques et messages différents. Le défi a été de créer avec cohérence, mais nous avions chacun la liberté d’exprimer nos idées sans limite », évoque Guilherme Batista (Estúdio Farândola).
[Source : dossier de presse]