Sike débute le graffiti en 1990 à Toulouse au côté de Tilt, Der, Ceet, Soune. Il part quelques années plus tard au Canada où il est considéré comme l’un des pionniers de cette discipline. Il appartient à la communauté fermée des « trainistes » dont les supports de prédilection sont les trains et métros. Il a ainsi parcouru l’Europe et il est parti à la rencontre de ses paires, activistes eux-aussi et véritables moteurs de la scène underground graffiti.
Pour Sike, le graffiti est un art engagé, en mouvement, dont les valeurs sont la spontanéité, le dépassement de soi et surtout la solidarité. De cette pratique, Sike retient la prise de risque, l’adrénaline, l’ambiance interlope de la nuit qu’il essaie de transposer dans son travail sur toile. Il utilise exclusivement la bombe de peinture, le marker, le squeezer, en somme tous les outils qui entrent dans la pratique du graffiti.
Pour Sike, à l’origine du graffiti, il y a le tag, c’est pourquoi ses signatures (qu’il marque sur les murs des villes) superposent tags, saturés de couleurs et toujours dans l’idée de transmettre cette énergie que symbolise le graffiti.
Metan commence le graffiti en 1996 avec son ami Hung. Il nous raconte son histoire : « Mon premier choc visuel c’est les chromes le long des voies vers la gare. On c’est chauffés et on a commencé a graffer et taguer. Puis petit à petit on a rencontré du monde et on a échangé. Un jour je rencontre Dran, mon pote. On avait un crew, on était grave influencés par l’univers d’Akira, l’histoire se déroulait à Neo Tokyo en 2019. On avait appelé le crew NB 2019. On était en 1999, pour nous 2019 ça représentait le futur, lointains et apocalyptique…
Il y a eu aussi l’époque des XS avec des gars de Bordeaux, nous avons fait des sessions sur la ville et à Toulouse. À Bordeaux j’ai découvert encore d’autres styles : crade, ghetto, au cap d’origine, le tout sur fond de hard-tech.
A la même époque Christophe, nous branche sur un projet de livre, on l’a suivi et encouragé, un an plus tard le livre « Rétroactif » voyait le jour, 15 graffeurs/graffeuses réunis sur 80 pages de graffiti et street culture. En 2002, il nous a dit que le livre serait distribué par la FNAC et on a kiffé grave. En même temps je trainais avec Sike, c’était un grand, il m’a tendu la main. On a fait des murs, des chromes, des festivals, nous avons aussi bougé au Vietnam et au Cambodge pour peindre. Le mouvement était en pleine ébullition et Toulouse était embellît de milliers de tags, de chromes et de fresques. J’avais également des connections avec le Niger et le Togo en Afrique de l’ouest, j’y ai fais les premiers graffs en 1999.
J’avais une idée depuis un moment, celle de peindre sur des plaques en béton. Le béton est mon support préféré, celui qui a accompagné mes années de graffiti. Et quoi de mieux que des bombes pour le peindre. J’ai développé ce concept et je suis arrivé à un résultat assez classe. C’est actuellement le travail que je présente. »
Le jeudi 19 décembre à 18h.
Galerie Agama, 8 rue Bouquières aux Carmes. Ouverte de 10h à 13h et de 14h à 19h.