Quel avenir pour nos enfants ? Comment faire face aux bouleversements mondiaux qui laissent présager un avenir incertain et nébuleux ? Quel héritage souhaitons-nous offrir aux générations futures ?
Notre monde change, évolue, s’adapte, car menacé, voire maltraité par des bouleversements climatiques, politiques et sociaux. Devons-nous céder au fatalisme ambiant ou proposer a contrario des solutions idoines dans le but de conserver et soigner cette terre nourricière si chère à la déesse Gaïa?
Nous avons invité cinq street artistes à explorer au travers de triptyques, des thématiques aux enjeux actuels et décisifs, pour mieux saisir leurs visions et perspectives personnelles d’un avenir collectif.
Les flash interviews réalisées à cette occasion dévoilent de manière évanescente leurs pensées et convictions.
Arrive le troisième épisode : Rister.
[Episode 3] Flash interview Rister
Rister compose de joyeux paysages dans ses peintures. Il met en scène des univers cartoonesques où s’enchevêtrent des personnages énigmatiques, des pans d’architectures ou de natures et des objets du quotidien dans un style coloré et éclatant. Il imagine de drôles de situations et des usages nouveaux à des symboles familiers.
Quelle histoire veux-tu nous raconter autour de la thématique « Quel avenir pour nos enfants » ?
Ce triptyque s’appelle Retour à l’état sauvage. Il raconte le besoin d’évasion que l’on ressent tous à un moment ou un autre de notre vie, surtout quand comme moi, on a grandi dans une grande ville et dans un monde industriel et consumériste.
Il raconte une vision utopiste du monde de demain : un monde recentré sur la nature, et plus respectueux de l’environnement. J’ai voulu exprimer cela avec un regard naïf, comme le raconterait un enfant, avec une petite histoire en trois temps :
- la première toile montre un univers industriel angoissant où évolue un personnage apeuré subissant cette effervescence qui pollue et détruit sa planète,
- dans la seconde, le personnage reprend le contrôle et décide de détruire ce monde, armé d’une tronçonneuse afin de replanter une végétation qui lui est vitale,
- la troisième scène est celle du dénouement : la nature a repris ses droits et le personnage s’est reconstruit un monde paradisiaque fait de choses simples : une cabane en bord de mer.
Quel message veux-tu faire passer aux enfants de 2020 ?
Un message écologique : être plus respectueux de notre environnement.
Comment te vois-tu dans le futur ?
Dans le futur, je me vois dans une autre ville d’Europe, si possible près de la mer avec ma famille.
Pour toi, est-ce que l’art est utile à la société ?
Pour moi, au-delà de l’aspect « faire passer des messages », l’art est surtout un moyen de se cultiver, d’apprendre, de découvrir, et donc de s’ouvrir l’esprit. Cela peut aussi devenir un lien social, une manière de rencontrer, d’échanger, de partager avec des personnes d’autres milieux que le sien.
Quel est le rôle de l’artiste ?
Pour moi, le rôle de l’artiste est de faire évoluer son art, d’inventer, de créer.
Quel style et outils utilises-tu pour raconter tes histoires ? Et sur quel support ?
J’essaie de ne jamais m’enfermer dans un support ou une technique. Je suis donc assez touche à tout.
Quel est ton conte préféré ?
Un conte Russe que me lisait ma mère qui s’appelle Baba Yaga*. L’histoire d’une sorcière qui habite dans une maison à patte de poule.
*Dans le folklore slave, la Baba Yaga est un personnage aux multiples facettes : de l’ogresse mangeuse d’enfants à la magicienne donatrice aidant le héros.
As-tu une histoire à raconter à nous, les grands enfants ?
Pas pour le moment. Il faudra attendre que j’écrive ma première BD, inch’allah.
Merci Rister !
[Prochain flash interview : Dahflo]