Du 16 février au 28 avril 2024, Fluctuart invite Tania Mouraud à son bord pour une exposition personnelle intitulée “Dans les vents de l’oubli”. L’artiste, parmi les pionnières de l’art urbain, y fait dialoguer des recherches actuelles et antérieures où l’écriture comme matériau plastique exprime un désir de liberté et d’insoumission.
Les onze compositions typographiques (en autant de langues) de la série DREAM (1992-2005), dont la source est la phrase de Martin Luther King, I have a dream côtoient ANSKI (2023) et OYSES TRERN (2023), une intervention murale et une impression sur textile qui puisent leur origine dans un poème yiddish de Shalom Anski évoquant les inégalités sociales.
Par ce dialogue, Tania Mouraud explore l’histoire de la révolte contre les injustices et donne à voir l’universalité de ce besoin, toujours actuel, de créer un monde meilleur. Artiste contemporaine majeure de la scène française et internationale, Tania Mouraud travaille depuis les années 60 aussi bien la photographie et la vidéo que l’installation, la performance, le livre d’artiste et la peinture sous de multiples formes.
Ses recherches sont traversées par une colère face à l’indignité et à la destruction de la nature. Sa réflexion sur notre positionnement dans le monde a engendré une œuvre forte et engagée, qui nous interpelle. Exposée à l’international, ainsi que par de nombreuses collections publiques en France dont une rétrospective au centre Pompidou-Metz en 2015, elle est actuellement représentée par la galerie Ceysson & Bénétière.
Autodidacte, Tania Mouraud développe en outsider une œuvre tendue entre installations, vidéos, photographies ou performances, et qui excède très largement les écritures auxquelles elle est généralement associée.
Après avoir créé divers environnements, les Initiation Rooms, elle investit l’espace public en 1977 avec CityPerformance n°1, campagne d’affichage sur une cinquantaine de panneaux publicitaires parisiens. Ce projet inaugure diverses séries fondées sur le brouillage des signes et des écritures.
Humanistes, écologistes, féministes, décoloniaux, les combats de Tania Mouraud transparaissent dans les BLACK POWER (1988-1992), les Black Continent (1991-2015), mais aussi plus récemment dans les séries photographiques des Balafres (2014) ou encore des Desolation Row (2018).
Son parcours est marqué par de nombreuses expositions personnelles en France, parmi lesquelles Exhausted Laughters au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne en 2014 ou Ad Nauseam au MAC/VAL la même année. En 2015, une rétrospective au Centre Pompidou-Metz consacre l’ensemble de son œuvre et de ses recherches.