Rencontre avec un expert du travail sur toile – JM Robert

Originaire de Bourgogne Jean-Maxime Robert est un jeune artiste très prometteur s’attaquant à différents styles et différents supports, expert du graffiti sur toile, rencontre avec ce jeune talent.

 

Bonjour Jean-maxime, peux-tu te présenter et présenter quelques une de tes réalisations ?

 

Bonjour je m’appelle Jean-Maxime Robert, j’ai 24 ans, je suis originaire de Bourgogne, j’ai mon atelier dans une petite ville en Saône-et-Loire. Depuis mon plus jeune âge je m’intéresse à la peinture. Après des études d’art à Paris (brevet des métiers d’art) je me suis consacré à la peinture à plein temps. Cela fait 3 ans que je peins sur toile, mobilier et dans la rue.

Je peins des visages féminins anonymes que je choisis sur le net parce que, selon moi, ils témoignent de mon époque. Au paravant, je compose sur la toile un fond abstrait, très coloré voir flachy, en m’inspirant des murs urbains des grandes villes avec des bouts de tag, du crépit, des affiches etc….

 

JM Robert

 

Comment définirais-tu ton style ?

 

Mon style se caractérise surtout par une association très aléatoire entre le graphisme, le dessin et la peinture: il est donc ni figuratif ni abstrait, c’est plutôt une combinaison hasardeuse des deux. Mes sources d’inspiration sont les peintres du 20ème siècle, il suffit que j’ouvre un livre sur ces peintres là, Basquiat, Pollock, Wahrol, mais aussi Picasso pour que mon imagination se mette en marche.

 

Certains peintres actuels m’inspirent également comme Ernest Pignon-Ernest ou des artistes du graffiti, du street art. J’aime la folie de Mr Brainwach qui investit un lieu complet du sol au plafond et présente ses oeuvres dans une atmosphère picturale et émotionnelle totalement décalée. Je suis aussi comme ça, pour exposer j’ai besoin de m’emparer des lieux et ainsi de mettre en situration mes oeuvres, je veux casser ce côté traditionnel que l’on voit dans les galeries…j’ai pu le faire à Lyon dans le cadre du festival  » Graffik-art  » puis pour ma première expo solo à Paris en novembre 2012 à la galerie Batignolle’s art.

 

Ensuite mon inspiration personnelle, je la trouve dans les émotions fortes que j’éprouve devant les ruines par exemple celles d’un immeubles ou d’une usine. M’impressionnent aussi les effets de salissure et de délabrement des murs urbains, les superpositions de différentes matières, peinture, crépit, papier tout cela mélangé, graté,arraché.

 

JM Robert

 

Quel sont tes techniques et astuces pour produire tes oeuvres ? Que recherches-tu au travers de celles-ci ?

 

Je travaille beaucoup avec la spatule et d’autres outils semblables pour obtenir les effets de raclage, de dégradation que je recherche. Dans le travail des couleurs, je mélange la bombe avec l’acrylique, il y a vraiment des effets intéressants quand tout cela sèche. La réalisation du dessin, du graphisme est une partie très importante dans ma création. Je dessine « mes » visages à la main , il n’y a pas de pochoir, c’est une oeuvre unique, lorsque je redessine le même visage il est toujours différent.
JM Robert
Je souhaite créer des oeuvres qui tout en procurant des émotions au public, le perturbent et l’amènent à se poser des questions sur notre époque. Après, chacun  fait son propre chemin avec ce qui le questionne le plus. Mais lorsque je peins, je ne me dis pas: j’ai tel ou tel objectif et comment est-ce que je dois faire pour l’atteindre. Je peins avec ma sensibilité à tout ce qui me dérange et me pertube moi-même.

 

Pourquoi avoir choisi la rue comme support d’expression ?

 

je me suis décidé à peindre et à coller dans la rue grâce à des collaborations avec d’autres street-artistes de Lyon, par exemple Big Ben. Au début, j’avais du mal à me dire qu’il était possible de placer et d’abandonner une oeuvre dans la rue  car je passe beaucoup de temps à préparer un collage qui risque de disparaître dans les heures ou les jours qui suivent. Donc je me suis fait à cette idée et je continue à poster dans la rue car j’aime poser mes couleurs dans l’espace public et faire surgir « mes » visages face à ceux qui les croisent. C’est aussi une manière de faire plaisir aux personnes qui aiment l’art, le street art, en leur permettant de photographier mon travail.  L’idée qu’il voyage partout sur des blogs dans le monde entier est captivante .
JM Robert

 

Je réfléchis chaque jour pour faire évoluer mon style. Et d’abord utiliser de nouvelles techniques, de nouvelles matières par exemple des résines pour jouer sur des teintes différentes. Et  je vais continuer à mettre en situation mes oeuvres: actuellement il s’agit de reconstitution de façades en ruine que je dispose selon les lieux et qui créent les atmosphères voulues pour recevoir mes toiles. Là l’évolution est infinie.
Je suis toujours en recherche même la nuit (haha).
J’aime aussi peindre sur le mobilier car avec les volumes, les formes qu’il propose c’est une autre manière d’aborder la peinture. Pour moi c’est comme si le tableau se glissait sur le canapé ou la chaise.

 

La scène du street-art Paris est très riche, ça bouge beaucoup. Je suis venu à Paris pour cela. Mais, à un moment ou à un autre, on ressent toujours l’ envie de se frotter à d’autres choses, d’autres lieux, d’autres artistes. Je souhaite voyager par exemple à New-York ou Berlin, aller à la rencontre d’autres artistes qui ont cette folie proche de celle que j’ai en moi. J’ai vraiment envie d’en voir plus maintenant !

 

j’éspère vous retrouver lors de ma prochaine exposition à Paris le 23 mai chez Urban Gallery 63 bd Montparnasse. Mon site www.living-pop.fr

 

Encore merci à Jean-Maxime qui promet donc des futures réalisations magnifiques.
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Entre exploration urbaine et Street Art - J'écoute la ville battre au rythme des nouveaux modes d'expressions.