Nick Walker et sa définition du Vandal

 Présent à Paris pour son exposition  » Vicious Beauty  » à la galerie Brugier-Rigail, du 19 mars au 4 avril 2015, Nick Walker répond à Urban Art Paris.

Artiste qu’on ne présente plus, Nick Walker et ses créations font un bruit comparable à celui d’un groupe de néo métal : probant et puissant. Le tout accompagné d’une pointe d’humour british.

Nick Walker

Nick Walker

Dans cette exposition et comme souvent, les opposés se sont attirés, entremêlés et culbutés, certainement  pour donner naissance à la définition de Nick Walker du vandale.  » Vicious Beauty  » a été l’occasion de voir que Nick Walker est à la scène Street-Art ce que les publicités Benetton sont au monde de la mode. Dans une ambiance détendue, entouré de ses créations et de quelques bonbons, l’artiste a pris plaisir à répondre à quelques questions.

De quoi parle  » Vicious Beauty  » ?

Cette exposition parle d’équilibre, quelque chose similaire à de l’ironie. D’autres éléments, que je voulais apporter, devaient compléter cette exposition mais le galeriste préfère le personnage vandale que je peins. Je voulais par exemple utiliser l’image de  Coco Chanel parce qu’elle représente des choses magnifiques et elle est aussi une artiste d’avant-garde. De même Naomi Campbell est une femme magnifique et aussi une very very Vicious.

Nick Walker

Nick Walker

En fait «  Vicious Beauty  » est la mise en scène  de choses magnifiques de la nature vicieuse, la juxtaposition des deux adjectifs comme une paire de Louboutin peut paraître un peu vicieuse mais aussi très belle à la fois. Par exemple sur celle que j’ai dessiné, on peut voir mon personnage vandale qui peint la semelle en rouge.

Beaucoup de Street Artistes viennent de Bristol comme toi, comment définirais-tu  la scène qui y est présente ?

Un melting pot de différents styles.  Beaucoup y viennent étudier et s’exercent à huis clos, sur ordinateur, puis partagent leurs travaux dans la rue. Je crois bien que Bristol est historiquement lié au Street Art et les gens y viennent pour faire parti de cette scène dont ils ont entendu parler. Ce super flux d’artistes rend cette ville particulièrement plus nantie en termes de diversité artistique.

Quelle est ta limite artistique ?

Je ne pense pas avoir de limites artistiques. Mais je ne veux pas faire des œuvres qui offensent les gens. Je n’ai pas envie qu’on me tire dans la tête pour avoir réalisé une œuvre qui peut offenser, en particulier concernant la religion, sans en donner la traduction. C’est un peu dangereux c’est temps ci. Tu vois ce que je veux dire, notamment à Paris.

DSC05116

Je crois que quand  j’ai réalisé la création Corancan en 2010 je ne pensais pas vraiment qu’une sorte de fatwa pouvait tomber sur ma tête ou un truc du genre. Lorsque j’ai fait cette pièce, je souhaitais marquer mon désaccord avec la politique de Sarkozy qui a interdit à un être humain ou une minorité de porter tels ou tels vêtements. Cette peinture représente 6 femmes en burqa qui se rebellent contre sa décision. C’était pour l’islam et non contre. Pour cette raison Sarkozy est une sorte d’idiot pour moi. Traite les gens comme tu veux être traité.

Qu’as-tu l’habitude de faire quand tu viens à Paris ?

J’essaie de découvrir la scène en marchand dans les rues, je profite de la beauté de la ville. Je pense qu’à chaque fois que je suis ici j’essaie de trouver la meilleure piscine. Ça a l’air fou mais j’adore nager et j’essaie de le faire tous les jours. Je suis du genre à rechercher le Saint Graal des piscines. J’aime aussi profiter du café français, il est très spécifique. Rien à voir avec ce qu’on peut trouver à New York. Je suis assez pointilleux en matière de café. Et je passe aussi mon temps à chiner des vieux meubles.

Interview de Kembi Rick

Nos auteurs invités sont des passionnés ou des professionnels du milieu de l'art urbain...