Artiste prometteur, le Français déploie un univers onirique, fortement inspiré par ses racines occitanes. Des œuvres conçues comme des contes, léchées comme des toiles de maître, exposées actuellement à Paris.
Alors que l’arène street art évoque bien souvent l’anonymat engendré par la ville, Maye parle de terroir et d’espadrilles, de ceux qui ont poussé à l’ombre des cyprès loin du spectre médiatique. Victorien Liria, de son vrai nom, est originaire de Sète, colline prise en sandwich entre le ciel et l’eau. Sa formation artistique ? « Le graffiti et le génie civil »… Le premier lui a enseigné dès l’adolescence le « respect des anciens » et l’ambition, la rapidité et la fluidité du geste dont découle la physionomie longiligne de ses personnages, « tracés comme des lettrages ». Le second, le travail manuel. Construire des installations n’effraie guère cet ancien maçon. En témoignent la forêt mystique et les roulottes grandeur nature qui balisent l’entrée de son exposition actuelle, La Roue Tourne.
Sans chauvinisme, ce besogneux de 28 ans rend hommage à la Camargue, aux indépendantistes, au folklore gitan des Saintes-Maries-de-la-Mer. « Chez les Tziganes, on s’occupe des siens. Vous ne verrez jamais une grand-mère en maison de retraite. Les nomades que je peins sont surtout un peuple imaginaire. Ils me permettent de parler des ressources naturelles, de la montée de l’individualisme. Je veux littéralement faire entrer le public dans mes peintures, que le spectateur devienne le personnage manquant de l’histoire et se fasse sa propre morale. »
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