27 ÉCRIVAINS ÉCRIVENT 27 LIGNES SUR 27 ARTISTES DISPARUS À 27 ANS, MIS EN IMAGE PAR DES GRANDS ARTISTES D’AUJOURD’HUI
Mythiq 27, Gotham Lab, 196 pages couleurs, 32 €
Le livre Mythiq 27 est complété par une exposition qui aura lieu à l’Espace Cardin, du 3 au 8 décembre 2013. A côté des œuvres d’art seront mis en scène les textes des écrivains.
A retrouver :
Invader avec Kurt Cobain, Rero et Blek le Rat avec Jim Morrison et aussi Seize avec John Garrighan…
27 ans serait-il un âge maudit ? La disparition de nombreuses personnalités à cet âge (Amy Winehouse, Janis Joplin, Kurt Cobain, Jim Morrison, Brian Jones, Jean-Michel Basquiat, Jimi Hendrix) a donné naissance au Club 27.
Le nom proviendrait d’un malentendu lors d’un échange entre la mère de Kurt Cobain et l’agence Associated Press, peu après la mort de son fils, lorsqu’elle aurait déclaré : «Maintenant, il est parti et a rejoint ce club stupide. Je lui avais dit de ne pas le rejoindre». Même si elle pense aux artistes fauchés en plein vol, le journaliste entend le chiffre 27. Le Club 27 est né et devient un phénomène planétaire, un mythe.
La plupart des membres du Club 27 ont comme points communs une ascension fulgurante, un talent unique, une œuvre inoubliable… et une tendance à la dépression, aux angoisses, aux remises en cause permanente, à l’absorption excessive d’alcool, de médicaments et autres drogues, générant un comportement incontrôlable, démesuré et suicidaire… pour un final éblouissant et tragique.
La disparition très médiatisée d’Amy Winehouse, qui s’apparente à la chronique programmée d’une mort-suicide par alcoolisme, a renforcé le mythe du Club 27 partout dans le monde.
Le Club 27 exerce sur nous fascination, adoration ou scepticisme. Mais Il ne nous laisse jamais indifférents.
L’idée du livre Mythiq 27 est la suivante : 27 écrivains écrivent 27 lignes sur 27 artistes disparus à 27 ans, mis en image par des artistes plasticiens d’aujourd’hui.
C’est un livre d’art et d’écrits, une œuvre hybride, une composition collective. Le projet supposait la mise en place d’un cadre de travail comportant certaines règles. Aux écrivains, il a été imposé pour seule contrainte d’écrire 27 lignes. Aux plasticiens il a été demandé de ne pas illustrer le sujet, mais de le faire entrer dans leur démarche artistique, avec leur sensibilité, leurs envies et leur perception du phénomène.
Mythiq 27 présente des œuvres écrites, peintes, photographiées, sculptées, sur ces légendes qui ont marqué l’imaginaire collectif autant par leur talent que par leur disparition prématurée à l’âge de 27 ans. La confrontation de nombreuses sensibilités et de styles suscite des questions sur le rôle de l’image dans la perception d’un événement ou d’un individu. C’est aussi une réflexion sur notre capacité à réécrire les faits, à travestir la réalité pour la transformer en une nouvelle vérité fantasmée et en mythes contemporains.
La sélection des écrivains offre des perspectives inattendues et très personnelles.
Manuel Candré a ainsi laissé sa plume à Mia Zapata, dans un témoignage imaginaire et bouleversant sur les dernières heures de sa vie.
RJ Ellroy prend possession de l’esprit d’Alan Wilson.
Marc Durin-Valois entre dans les pensées discursives d’Arlester « Dyke » Christian, de cette mort qui vient si vite.
Sorj Chalandon traduit la proximité de certaines icônes dans la vie de chacun, « J’ai bien connu Jimi Hendrix. Il était punaisé sur le mur de ma chambre ». Il symbolisait cette soif de liberté, d’expression, de départ.
Cette proximité, on la retrouve aussi chez Jean-Michel Guenassia pour qui Janis Joplin « c’était une amie, une vraie, le genre qui ne trahira jamais, elle faisait partie de la famille ».
Combien d’adolescents des années 90 se sont sentis en harmonie totale avec Kurt Cobain, comme l’écrit si bien Chad Taylor : « Quelqu’un a dit un jour qu’une icône était un mélange de sacré et de profane. Kurt Cobain a coché les deux cases ».
Alexis Jenni livre un témoignage d’admiration presque amoureuse pour Amy Winehouse.
Dans un tout autre registre, la mort de Chris Bell devient drôle sous la plume d’Arnaud Viviant.
Plus poétique, flirtant avec l’abstraction, Claro s’adresse personnellement à Les Harvey.
Ainsi, les 27 écrivains nous rappellent que les membres du Club 27 ne mourront jamais. Leurs voix, leurs musiques, leurs œuvres, font partie de notre vie, de nos mémoires.
DU 3 AU 8 DÉCEMBRE 2013, ESPACE CARDIN 3 AVENUE GABRIEL 75008 PARIS
HORAIRES : TOUS LES JOURS DE 11 À 19 H.
NOCTURNE LE VENDREDI 23 JUSQU’À 21 H