Pour débuter notre série de portraits d’artistes, nous allons nous intéresser à Jef Aérosol. Cet artiste originaire de Nantes est l’une des figures les plus emblématiques du street art français.
Sa carrière débute à Tours en 1982. Ses premiers pochoirs sont des autoportraits de photomaton qu’il dissémine à travers la ville et très vite, il se fait connaitre. Il se détourne alors des autoportraits pour représenter des gens grandeur nature. Il peint des inconnus, certains deviendront très célèbres à l’instar de son Sitting Kid, mais aussi des personnalités connues qu’il admire comme Bob Dylan, Woody Allen ou encore Mick Jagger. A partir de là, il voyage pour peindre ses portraits sur les murs du monde entier. On peut aujourd’hui admirer ses oeuvre à Paris, Londres, Zurich ou Chicago, il a même poussé le vice jusqu’à peindre sur la Grande Muraille de Chine !
1ers pochoir de Jef Aérosol au début des années 80
Jef Aérosol tranche un peu avec la plupart des autres artistes de rue puisqu’il est issu d’une culture différente de celle du Hip Hop et des graffitis. Il est directement imprégné par la contre culture des années 60 et on peut voir que la musique transparait dans son oeuvre. « Ma source d’inspiration c’est pas les toiles que j’ai vu dans les musées, c’est pas les tableaux que j’ai vu dans les galeries, c’est pas du tout ça, c’est toute ma collection de vinyl, toutes les pochettes de disques, toutes les affiches. » Son attrait pour la peinture vient notamment des Clash qui portaient des T-shirt décorés au pochoir et qui ont éveillé l’attention de Jef. Il fait donc descendre dans la rue les artistes qu’il admire mélangeant ainsi ses deux passions.
Jimi Hendrix (à gauche) / Mick Jagger et John Lennon (à droite)
En plus de signer chacune de ses créations de son nom, Jef Aérosol possède une sorte de deuxième signature : la flèche rouge qui s’intègre à toutes ses créations. Ces flèches agrémentent ses peintures et apportent un nouveau sens selon leur positionnement.
Sitting Boy sur la Muraille de Chine (à gauche) – Anonyme (à droite)
Manuela Dalle a consacré, en 2009, un court métrage à Jef Aérosol et son univers. Le documentaire est très intéressant et permet de voir le point de vue de l’artiste sur son oeuvre et le street art. Il explique que « quand ont dit que les bombages sur les murs des villes, ça ne concerne que des jeunes ou des gens branchés, pas du tout. Moi je suis souvent très surpris, on a des gens de tous les âges, de tous les styles qui viennent témoigner de leur amitié parce que finalement ces images qui sont sur les murs deviennent leurs amis« . Pour Jef Aérosol le street art est universel et est susceptible de toucher tout le monde. Je vous laisse donc découvrir le documentaire.