Après avoir feuilleté son livre sur internet, on peut se demander qui est cet artiste vagabond avec un parcours aussi atypique. Nous avons eu envie de tout savoir…
C’est avec un grand plaisir que nous vous faisons donc partager cette lecture sur le parcours de KENDO, calligraphe, muraliste mais aussi un grand voyageur.
Avec ses couleurs, ses textures et son sens artistique il cherche à intégrer au mieux sa pratique à l’environnement.
Pourquoi ce nom, Kendo ? Ya t-il un rapport avec l’escrime ou les sabres ? (ahah)
Il y a un rapport avec les masques que portent les pratiquants du kendo :la façon dont tu signes laisse imaginer aux gens un personnage qu’ils s’inventent eux-mêmes. C’ est le
principe de la signature. Aussi dans le kendo le déplacement, le mouvement sont essentiels tout comme le contrôle du corps, dans ma manière de peindre c’est également le cas : je peins avec mon corps ; mes jambes sont aussi influentes que ma main. J’aime qu’on ressente l’énergie contrôlée de la vie comme un art martial dans mes fresques.
Tu travailles beaucoup la lettre occidentale et ça depuis plus de 20 ans ! Pourquoi ?
Parce que je suis, comme beaucoup, le fruit d’un environnement et d’une époque : j’ai grandi à Paris en voyant des tags dès mon plus jeune âge et j’ai du serrer à un moment.
Parfois j’en suis sorti, parti vers l’abstraction, mais essayez de chasser le naturel et il reviendra au galop. La lettre est donc le fil d’Ariane de ma démarche, même si j’explore d’autres territoires. Les lettres forment des mots, qui forment des phrases, c’est donc un moyen d’exprimer des idées, des messages de manière graphique.
Par quel biais tu en es venu au Graffiti, les lettrages principalement ?
Dans les années 90 tu ne te disais pas que tu allais prendre des bombes pour faire de la « peinture » ou des tableaux quand tu étais adolescent. Donc tu taguais, rares ceux qui
taguaient autre chose que leur pseudo… On était tous sous le même dogme de la lettre. Et puis tu en viens au graff avant de découvrir plein de choses en grandissant qui te
permettent de trouver ta personnalité.
Tu t’identifies mieux avec quels supports ? En extérieur ou sur une toile par exemple ?
Je suis plus à l’aise sur un mur, dans l’espace public. J’adore sincèrement peindre dans la rue en voyant le monde qui tourne autour de moi et mes amis, avoir ce sentiment de
participer à la valorisation de l’environnement urbain et me faire interpeller par les passants.
Dans ce cas je me sens vraiment vivant, parfois utile même !. J’aime vraiment passer plusieurs jours sur un spot et créer des liens avec des gens du quartier ou d’autres personnes qui elles aussi travaillent dans la rue, pas loin de nous. Les tableaux c ‘est un autre délire, plus de recherche, plus calme… où le rapport au temps s’allonge et où le rapport aux autres s’individualise.
Tu es un grand voyageur, est-ce que les voyages t’inspirent pour peindre ? Quelle est ta
plus grande source d’inspiration ?
Aujourd’hui j’ai croisé une famille de Français qui traversait le sud Chili à vélo. Papa, maman et les trois enfants, 6, 8 et 11ans. Le vent de Patagonie de face en prime !
Un « grand voyageur », c’est comme un grand reporter… y’a pas de grand ou de petit. Toutest une question de relativité.
Mon avis c’est que le grand voyage il est dans ta campagne avec ton vélo, ta tente et tacanne à pèche…ou bien à Chatelet si tu n’es jamais allé à Paris et sans le wifi de manière à être vraiment connecté à ce – ceux que tu voies. Ce qui est magnifique quand tu as une passion et que tu la mixes avec le voyage, c est que ça te permet de faire des rencontres rapidement et d’être très vite plongé au cœur de la culture locale.
Donc oui, les voyages m’inspirent, pour peindre et surtout pour vivre (pour moi, ça va de pair et c’est très lié).
Pour créer tout m’inspire. C’est sans limites. Donc oui, les voyages font aussi parti des sources d’inspiration, le plus beau, le plus bénéfique serait un vaisseau avec plein de filtres qui me permettrait de voyager dans l’espace comme dans la série Cosmos.
L’univers est ma principale source d’inspiration et les progrès techniques d’observation du ciel ces 20 dernières années y sont pour quelque chose. Une telle beauté recèle une vérité si ce n’est LA vérité…
Aujourd’hui, tu vis dans quel pays au quotidien ?
Au Brésil.
Après avoir bien profité du béton des grandes capitales sur-graffées du Brésil il y a une dizaine d’années (Sao-Paulo, Brasilia..), je me suis posé à Natal (Nordeste). Ici la « culture » est très limitée, pas de galerie d’art, pas de musée, très peu de graffeurs…Par contre beaucoup de plages et de cocotiers…cela me permet de vivre d’autres réalités, de découvrir plein de choses et aussi d’assouvir d’autres centres d’intérêts que la peinture. Sortir la tête du guidon fait un bien fou et permet de remettre les choses à niveau.
Vivre dans une autre culture que celle qui nous à vu naître est un enrichissement personnel qui donne beaucoup de recul sur sa condition.
Quand est-ce que l’on aura l’occasion de te voir en France et/où à Bordeaux ?
Je reviens vivre en France cet été et j’ai déjà quelques plats sur le feu qui mériteraient qu’on en reparle.
Plus d’infos sur KENDO : https://www.kendo-pf.com/