Logan Hicks à la Galerie Open Space : un art de la lumière

Du 3 au 24 février, la galerie Openspace continue de nous régaler en accueillant l’américain Logan Hicks, l’un des maitres internationaux du pochoir tout droit venu de New York. Adoubé dès ses débuts par une autre icône du mouvement, Shepard Fairey, qu’il rencontre à l’époque où il fait encore de la sérigraphie, Logan Hicks est depuis connu pour sa très grande maîtrise du pochoir qu’il a raffiné à l’extrême en multipliant les couches et les couleurs pour atteindre une signature visuelle aujourd’hui unique en son genre.

 

 

Malgré le Tony Goldman Achievement Award qu’il va bientôt recevoir (après Martha Cooper et le même Shepard Fairey), l’artiste est resté humble et parle de sa technique comme d’un médium artistique parmi d’autres, vers lesquels il évoluera peut-être avec le temps. Son art s’appuie d’ailleurs tout entier sur la photographie qu’il accumule frénétiquement au grès de ses différents voyages. A ses dires, ses œuvres n’arriveraient qu’en seconde position par rapport aux photos dont elles s’inspirent.

De gauche à droite : Samantha Longhi et Nicolas Chenus, Logan Hicks et sa compagne Lori Zimmer.

 

Avec vingt-neuf toiles spécialement crées pour l’exposition –comme la galerie en a coutume- Night Crawlers and light seekers mise sur les points forts de l’artiste tout en présentant quelques nouveautés. On y trouve le pochoiriste dans son élément naturel : les vues urbaines nocturnes.

Au programme : New York, sa muse, Turin, Marrakech et surtout Paris, en hommage à la ville qui l’accueille -et suite à une résidence d’été passée dans la capitale. Abordant cette dernière avec un regard nécessairement plus touristique, on retrouve Montmartre, les immeubles haussmaniens ou le quartier Saint-Germain parfois sur fond de motifs Art Nouveau qui confèrent à ses œuvres une très grande saturation visuelle. Cette hyper-sollicitation (aussi chromatique) contraste pourtant avec la démarche très contemplative de l’américain qui, s’il se défend d’avoir un propos politique, porte un regard à l’échelle plus macro que micro sur notre environnement citadin.

Au plus grand bonheur de ses amateurs, le fil rouge de son travail reste l’architecture, la lumière et la manière dont les hommes y réagissent. Le monde de Logan Hicks est donc par essence celui, mélancolique, du clair-obscur revisité à la bombe, d’une lumière éléctrique qui tombe en poudre de peinture sur ce qui l’entoure. Une lumière que certains cherchent et d’autres fuient, explique l’artiste, peut-être comme la vérité…

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