Rencontre avec Aleteïa et Zoo, entre nouveauté et hybridation
Après avoir retracé l’histoire du crew VAO et ses différentes appellations avec L’Atlas, découvert la définition de l’acronyme VAO de Namasté ; partons à la rencontre d’Aleteïa et ZOO, deux œuvres et deux styles distincts.
Salut Aleteïa, explique-nous ta toile.
Cette toile s’appelle « VAO tribute », je l’ai travaillée pour cette exposition. Elle représente mon travail actuel dans la rue qui constitue à faire des flufs, à la bombe et sur du scotch.
Lorsque l’on travaille dans la rue, il y a toujours cet objectif de faire des trucs rapidement et il est important de garder cette énergie.
Dans la rue, je n’ai jamais fait de writting. Je bombe des scotchs. Je fais beaucoup de rouleaux. J’utilise très peu la bombe ou uniquement pour faire des pochoirs.
Mon travail d’atelier est différent. Il tourne davantage autour de la mythologie et la dévotion. C’est quelque chose d’un peu hybride.
« Je me situe ni dans le graffiti, ni dans le street art, ni dans l’art contemporain. Je suis un zèbre. »
Cette toile représente exactement ce que je fais dans la rue, un travail hybride. Il y a un fort contraste entre les lignes droites et le fluf de la bombe. C’est aussi une manière de changer le rapport que l’on peut avoir de la ligne, en la rendant plus floue.
Pourquoi cette signature, cette forme de constellation ?
La constellation, est vraiment ma marque de fabrique, mon archétype. Elle est aussi une hybride, entre l’étoile de ninja et une rose des vents.
Le point de départ était l’envie de mettre des étoiles dans la ville. Un lien entre l’homme et le cosmos que l’on perd à cause de la pollution lumineuse. C’est un réel problème ! En ville, nous perdons également la notion que nous sommes petits, perdus dans l’immensité de l’espace.
Au début, je faisais des vraies constellations, puis petit à petit, j’ai développé un lien avec la mythologie. Les constellations sont des créations humaines et j’en ai donc inventées.
Les étoiles sont accompagnées par des lettres. Elles se réunissent pour former un mot, donnant un nom à la constellation.
Je travaille de cette manière-là, en liant la mythologie contemporaine avec la mythologie urbaine. Je fais également beaucoup de grosses fresques participatives.
Mon autre toile, « ex-voto » parle de la dévotion présente dans le mouvement graffiti et street art. C’est comme les gens qui jettent des pièces dans les fontaines. Ce geste répétitif et une volonté d’agir. Cela m’inspire également.
Dommage que l’on ne puisse pas l’admirer ! Et comment est-ce que tu as rencontré VAO ?
J’ai rencontré Jules (L’Atlas) dans la rue il y a vingt ans. À ce moment-là, il faisait beaucoup d’affiches avec Jean Faucheur. Petit à petit, je me suis mise à participer à ce projet.
À l’époque, je faisais beaucoup de photo et j’ai documenté ce moment-là. Nous avons pris un atelier à La Forge ce qui m’a permis de construire ce travail, Aleteïa.
« C’est l’ouverture d’esprit des VAO qui m’a permis de devenir Aleteïa. »
Sans VAO, je ne l’aurais peut-être pas fait. C’est un cocon amical qui m’a beaucoup encouragée. Ça m’a permis de passer à l’action. En même temps c’est aussi compliqué de trouver sa place.
Zoo, la pupille de L’Atlas
Salut Zoo ! Tu as vécu une très belle rencontre avec les VAO. Qu’est-ce que cette découverte et la peinture t’ont apporté ?
Depuis 2012, Jules (L’Atlas), m’a intégré à ce mouvement. J’ai commencé à travailler à l’atelier de La Forge et il m’a énormément appris. Je continue de travailler avec lui. Ça me permet de m’améliorer.
J’aimerais continuer sur cette lancée et Jules m’encourage énormément sur cette voie-là.
Est-ce que tu as des projets persos ?
J’aimerai ouvrir une galerie ou un petit shop et continuer à peindre. Mon objectif est aussi de faire de plus en plus de tableaux et réussir à développer mon style.
Grâce à L’Atlas, j’ai pu intégrer VAO et j’aimerais développer mon esthétisme et ma calligraphie avec eux.
« Ma vie d’artiste commence ici, grâce à L’Atlas et aux VAO. »
Pour le quatrième épisode de cette série VAO, nous irons discuter avec Bibi et Tanc, une rencontre à la croisée de l’artisanat et d’un travail spontané.