Street acteur et sérigraffichiste, adepte des cultures alternatives, RNST explore et s’amuse avec le street art ou art urbain depuis le milieu des années 1990 sous diverses formes : graffiti, affiches, collages, pochoirs. Au milieu des années 2000, il prend ses distances avec la rue avant de la réinvestir réelement en 2009 avec la sérigraphie (affichage) et le pochoir. Son atelier est un laboratoire dans lequel il mélange les recettes, les couleurs et les genres. Le discours et l’œuvre de RNST sont imprégnés de deux constantes dans lesquelles le rock prend racine : provoc et romantisme. D’influences multiples, amateur de supports en tous genres et surtout de récupération, son travail de création est un lien direct entre la rue et l’atelier. L’actualité et l’espace public ne doivent pas nous échapper, c’est bien là que l’artiste vient se positionner. RNST envisage ses créations comme de véritable passerelles entre le monde et son univers intime afin de poser question, déranger et interroger…
Mais son engagement ne se limite pas au fait de prendre parti pour une cause. Son discours révèle en effet une multitude d’influences qui viennent nourrir son travail. RNST tire principalement son inspiration de l’actualité, « et pas forcément celles des autres… ». L’artiste s’amuse à mêler des éléments a priori sans lien entre eux, qui, lorsqu’il les assemble, atteignent une toute autre dimension que leur premier niveau de lecture .
« Mon art ne m’appartient pas. Je préfère que les gens s’interrogent et fassent leur propre interprétation ».
Cette manie de déposséder l’œuvre de son auteur s’invite même dans les supports de travail qu’il privilégie, c’est à dire des objets retrouvés dans la rue : « J’ai récupéré une porte de frigo, des bidons, des panneaux de signalisation… J’aime l’idée que ces objets ont déjà leur histoire. J’ai du mal à peindre sur une toile maintenant, je préfère ce genre de support qui offre d’autres possibilités ». Comme s’il ne voulait pas enfermer son art, il semble intervenir dans la vie de cet objet choisi à un instant t, sans imposer à tout prix son identité ni sa réflexion.
Enfin, la force de l’art de RNST provient sans aucun doute d’une implication technique très importante : il maîtrise le collage, le pochoir, la sérigraphie, la peinture et le graffiti. A coups de décomposition et de recomposition, cette pluridisciplinarité garantit un visuel puissant, avec des couleurs solides qui viennent remplacer le trait. Un résultat parfois violent, mais tellement poétique ! Les couleurs ont l’air vieillies, comme au travers de ce filtre romantique : les rouges sont bordeaux, les bleus sont gris, les verts sont kakis… histoire d’atténuer la violence et de faire justement exploser la fragilité chère à RNST.
RNST est donc cet artiste complet qui préfèrera toujours le symbole au nom, l’œuvre à l’homme.
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VERNISSAGE LE VENDREDI 24 JUIN À 18H