{Expo} « Perspectives collectives » : flash interview Yandy Graffer

Quel avenir pour nos enfants ?
Comment faire face aux bouleversements mondiaux qui laissent présager un avenir incertain et nébuleux ? Quel héritage souhaitons-nous offrir aux générations futures ?
Notre monde change, évolue, s’adapte, car menacé, voire maltraité par des bouleversements climatiques, politiques et sociaux. Devons-nous céder au fatalisme ambiant ou proposer a contrario des solutions idoines dans le but de conserver et soigner cette terre nourricière si chère à la déesse Gaïa?

Nous avons invité cinq street artistes à explorer au travers de triptyques, des thématiques aux enjeux actuels et décisifs, pour mieux saisir leurs visions et perspectives personnelles d’un avenir collectif.

Les flash interviews réalisées à cette occasion dévoilent de manière évanescente leurs pensées et convictions.

Place au premier épisode : Yandy Graffer.

[Episode 1] Flash interview de Yandy Graffer

©Yandy Graffer

Les mondes extraordinaires d’Abrahan Portocarrero, alias Yandy Graffer, sont des invitations au voyage. D’origine péruvienne, il puise son inspiration dans ses souvenirs d’enfance à Lima et met en scène des personnages singuliers aux couleurs acidulées et aux traits ondulatoires, évoluant dans une atmosphère imprégnée de références au monde marin, en lien avec ses origines de famille de pêcheurs. Comme encapsulés dans une merveilleuse intemporalité, ces personnages voguent dans des mondes parallèles aux univers féeriques.

Quelle histoire veux-tu nous raconter autour de la thématique « Quel avenir pour nos enfants » ?

Selon moi, si on veut penser à différentes époques, on peut faire l’analogie avec le mot agriculture : pour faire pousser une graine il faut passer tout un cycle de vie, pour voir les fruits de demain.

Quel message veux-tu faire passer aux enfants de 2020 ?

Je veux enseigner aux enfants à valoriser et à prendre soin de tous les êtres vivants que nous avons autour de nous, car dans chaque graine de vie qui naît, il y a une partie de nous.

Comment te vois-tu dans le futur ?

Dans le futur, je me vois profiter de la nature et de nouvelles espèces de flore et de faune, ce que j’appelle la néo-genèse.

Pour toi, est-ce que l’art est utile dans la société ?

L’art est important pour la société car c’est un enregistrement visuel qui nous aide à comprendre toutes les époques.

Quel est le rôle de l’artiste ?

Le rôle de l’artiste est de transmettre à la société ses émotions du contexte actuel dans lequel il vit.

Quels styles et outils utilises-tu pour raconter tes histoires et sur quel support ?

Pour la réalisation de mes œuvres, j’ai utilisé de la peinture acrylique, la peinture aérosol, des marqueurs de peinture acrylique et pochoir. J’utilise la toile comme support pour la peinture.

Quelle est ton histoire préférée ?

Les enfants de maïs est mon histoire préférée, elle raconte la légende dans le Popol Vuh* de l’homme qui est sorti du maïs. C’est une légende qui m’a inspirée pour créer ma propre idée du cycle de vie et de la néo-genèse.

*Livre du Conseil en Maya-Quiché : ouvrage qui comprend les récits de 11 traditions du peuple Maya-Quiché dont la création de l’humanité et l’homme de maïs. Les dieux devront s’y reprendre à trois fois avant d’être contentés : d’abord l‘homme de boue sans mental ni parole, puis l’homme de bois, sans intelligence ni conscience mais pourvu d’instinct et enfin l’homme de maïs, qui déclenchera la jalousie des dieux car trop parfait. Ces derniers lui retireront la connaissance pour que l’homme puisse mieux leur rendre un culte.

As-tu une histoire à raconter à nous, les grands enfants ?

Après avoir été aquatique, nous devenons des amphibiens et nous commençons à toucher la terre… Mon travail artistique, je l’entends avant tout, comme une ode à la vie. Mon œuvre est remplie de smileys, de formes en mutation, de particules de vie qui se transforment et s’hybrident. Elles portent en elles l’espoir d’un changement significatif car « rien ne se perd, tout se transforme ».

Merci Yandy Graffer !

[Prochain flash interview : Caroline Derveaux]