Les cabines d’artistes de Molitor, une plongée artistique audacieuse.

Bienvenue dans l’une des antres underground parisiennes les plus référencées. Inauguré en 1929, Molitor s’impose pendant 60 ans comme la piscine la plus courue de Paris. Fermé en 1989 et classé aux monuments historiques, le bâtiment est alors investi par les graffeurs qui en font un immense terrain d’expression et, peu à peu, le temple de l’underground parisien. Aujourd’hui, le lieu combine les deux volets de son histoire pour en faire une adresse contemporaine à cheval entre art déco et friche. Soignant sa ligne artistique, beaucoup d’oeuvres y sont à découvrir sur les murs, au détour d’un couloir et dans les cabines du bassin d’hiver. Quitte à parfois inviter ceux qui autrefois y ont peint de manière illégale.

Vue sur les cabines

 

C’est dans ce contexte que le projet des cabines est né. Présentes sur 2 étages autour du bassin d’hiver, plusieurs artistes ont été amené à les peindre librement. Intéressée par cette démarche, l’équipe Urban Art Paris a pu se rendre sur place et rencontrer Sylvia Randazzo, directrice artistique de Molitor.

 

Peux-tu nous résumer brièvement l’histoire de Molitor et l’importance qu’a pris le street art dans son ADN ?

Brièvement ? ça va être un peu difficile… Molitor a été inauguré pour la première fois en 1929. C’était un endroit réputé pour ses deux piscines, bien évidemment, mais aussi pour ses soirées, ses galas, des évènements médiatiques et surtout pour le flirt ! Lorsque la Mairie de Paris a décidé de fermer le lieu en 1989, une autre réputation a été construite autour du graffiti. Imaginez l’équivalent de deux bassins olympiques abandonnés et presque 200 petites cabines autour de ces bassins. En fait le lieu n’était pas vraiment abandonné puisque de nombreux graffeurs en ont fait leur atelier à ciel ouvert, leur jardin pour des barbecues ou une scène pour des fêtes en tout genre. Ces 20 années plus underground se sont véritablement inscrites dans l’ADN de Molitor, autant que ses deux bassins mythiques.

 

Cabine de Jo Di Bona

 

Peux-tu nous expliquer ton rôle de directrice artistique au sein de Molitor ?

J’entretiens l’héritage street art de Molitor en invitant les artistes à investir les murs de Molitor et les cabines du bassin d’hiver. Certains d’entre eux étaient déjà là dans les années 90, comme Jace, Nasty, Katre…

J’organise également des évènements autour de l’art comme des vernissages, expositions, portes ouvertes, visites et ateliers. J’ai également un rôle de médiatrice auprès de mes collaborateurs et des clients de l’hôtel (on s’attend rarement à voir du graffiti dans un hôtel 5 étoiles…).

 

Comment est né le projet des cabines ? 

« Insuffler un courant d’art » était l’idée du Directeur Général. Une réflexion collective a fait le reste.

 

Comment se fait la sélection des artistes ?

Au gré des rencontres et des coups de cœur.

 

Cabine de Balder

Combien de cabines ont été investies jusqu’à présent ? Combien en restent-ils ? Quelle en sera l’évolution (seront-elles à termes recouvertes à nouveau pour renouveler les œuvres ?).

A ce jour 53 cabines ont été réalisées sur les 78 existantes. Bientôt elles seront toutes peintes et nous laisserons l’occasion au public de les découvrir.

 

As-tu une anecdote inédite à nous confier lors de la réalisation d’une des cabines ? Meilleur souvenir ou pire galère.

Je n’ai que de bons souvenirs dans l’ensemble. Même lors des Journées du Patrimoine 2015 où Jace, Hopare et Katre étaient invités pour des performances devant le public. Katre avait prévu de coller un agrandissement de l’une de ses photos, sauf qu’avec l’humidité ambiante la colle ne séchait pas, impossible de peindre de la journée ! il est revenu chaque jour de la semaine pour finir sa cabine et ce n’est qu’au bout du 4ème jour que le support était enfin sec !

 

Quelle est ta cabine préférée ?

Impossible de choisir !

 

Cabine de Kashink

Quelles seront les conditions d’accès pour les visiter ?

Des petits groupes de 5 personnes seront constitués pour dispenser une visite guidée et commentée de qualité. L’accès sera gratuit, il suffira juste de s’inscrire ou prendre rendez-vous.

 

Y-a-t ’il d’autres projets en développement, à venir hormis les cabines ?

Les espaces de Molitor ont tellement de potentiel qu’il y a toujours des projets en cours…comme par exemple une installation géante dans le bassin d’hiver, pour la nuit blanche.

 

Comment s’intègre la villa Molitor dans l’écosystème du lieu ?

La Villa Molitor est une résidence d’artistes, un lieu intime qui permet la rencontre et l’échange avec l’artiste pour le public.

 

Cabine de Mademoiselle Maurice

 

Pour plus d’information

Site internet

Instagram @mltrparis

La page facebook.com/MolitorParis

 

 

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