Rencontre avec Elsa et Cisart au LBV #3 : Un moment fort en rencontres et découvertes

Rencontre avec Elsa de Cisart. Lors du LaBel Valette festival qui s’est déroulé les 28 & 29 août derniers à Pressigny-les-Pins dans le Loiret. Cisart était présente sur le village urbain, aux cotés de 13 associations d’art urbain d’un peu partout sur l’hexagone. Pendant deux jours, ils ont présentés leur association et leurs projets au festivaliers. Revenons sur ce moment.

Coucou Elsa ! Pour ceux qui ne connaisse pas encore Cisart, raconte-nous votre projet.

Je suis membre de Cisart, association toulousaine, créée en 2016. Nous proposons une aide dans l’accompagnement (incubation) et la promotion (curation) des artistes. Cisart est une structure hybride pour tout ce qui concerne le développement de projets cultures urbaines.

Cisart – Quelques faits marquants

J’ai eu l’honneur d’être invitée au LaBel Valette Festival en tant que membre du jury du Contest Graffiti.

Le jury du Contest Graffiti : Elsa, Fab Collage et Nasty – Photo Samuel Clementia

Est-ce que tu peux nous parler de la SADA ?

Je suis également membre de la SADA (Street Art Development Agency) en tant que chargée de projet.  Il s’agit d’un fond de dotation que nous avons monté en 2017, destiné au soutient et à la pérennisation des cultures urbaines en France.

Nous avons souhaité ainsi créer un modèle économique au service des acteurs associatifs et artistes, pour soutenir leurs actions. Un modèle économique qui permet à des mécènes de doter des projets de territoire ou nationaux.

Je suis donc chargée de mécénat et c‘est un poste qui vise principalement à expliquer nos objectifs et nos actions auprès des institutions, partenaires privés, des futurs mécènes, futurs associations ou artistes qui pourraient en avoir besoin.

Il faut savoir que ce fond est destiné à tous mais les dotations se font uniquement sur des projets. Nous nous assurons que ces projets sont bien à vocations des cultures urbaines, qu’ils portent des valeurs en adéquation avec les nôtres et celles du milieu des cultures urbaines.

Tu nous as parlé de ta venue au LaBel Valette Festival en tant que membre du jury. Explique-nous comment s’est fait la rencontre avec les membres d’Urban Art Paris.

La rencontre avec Urban Art Paris s’est faite en plusieurs temps. Dans un premier temps par l’artiste Toulousain Snake, qui a participé au LaBel Valette en 2018 (la 1ère édition). Il nous avait parlé de l’équipe en place, ce qui nous a permis un premier contact avec Sébastien, l’un des fondateurs du festival.

Une image contenant extérieur, bâtiment, très coloré, homme

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La façade réalisée par Snake pour la première édition du LaBel Valette, 2018
– Photo Fab Collage

C’est ensuite quand l’antenne Urban Art Toulouse s’est montée, que l’on a pu rencontrer l’équipe. Nous étions ravis de pouvoir accueillir et soutenir de nouveaux acteurs dans la région.

Comment s’est faite la venue de Cisart au festival LaBel Valette ?

Nous étions invités au sein du village urbain (un regroupement de 14 associations françaises d’art urbain en France). J’ai eu également l’immense privilège d’être invitée en tant que membre du jury du Contest Graffiti (des battles de graffiti ayant lieu le second jour du festival).

Une image contenant extérieur, bâtiment, assis, parapluie

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L’artiste Trom (association Cisart) pendant le 1er round du Contest Graffiti
– Photo Samuel Clementia

« Cette invitation a été porteuse de belles promesses d’avenir, de projets et de solidarité dans le milieu. »

Qu’est-ce que Cisart a pensé de ce séjour au cœur du festival ?

Beaucoup de plaisir ! Des rencontres avec beaucoup d’artistes, une très belle équipe, d’autres associations et des participants motivés ! Un bel esprit se dégageait et beaucoup de belles choses dans ces rencontres.

La manière d’investir le lieu du festival était également très intéressante, c’était vraiment riche d’échanges et d’intentions. C’était vraiment de très bons moments.

Nous avons aussi particulièrement apprécié de retrouver les valeurs que Cisart défends, au cœur du festival et chez les participants du village urbain. C’était vraiment génial et ça fait beaucoup de bien !

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L’artiste Miadana (association Cisart), pendant son live painting
– Photo Er Ge
Live painting terminé, collab Miadana et Trom,
– Photo Fab Collage

Particulièrement dans le contexte actuel ? 

Surtout dans la situation sociétale, covid ou pas covid. Je pense que nous avons tous besoin de temps d’échange, de rencontre, de partage humain et d’expérience de terrain. Ce sont des temps de réflexion, et je pense que c’est très important.

Merci !  Est-ce que tu as un moment particulier à nous partager ? Un temps du festival qui t’aurait marqué plus que les autres ?

(Réflexion) Je pense que le moment qui m’a le plus marqué s’est passé juste avant l’ouverture des portes le premier jour du festival. C’était pendant la préparation de l’espace conférence. Tu as eu une galère technique et finalement la plupart des participants aux conférences se sont impliqués en essayant de résoudre le problème de régie.

Nous n’étions pas dans une posture d’invité, mais tout le monde a essayé de mettre la main à la patte pour que tout se passe bien et dans les temps.

Vous avez une organisation impeccable, qui roulait. À ce moment-là, tu avais besoin d’un coup de main et chacun l’a fait spontanément, sans se poser de question. Et ça m’a marqué.

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Conférence de Tilt, David Pontille et Julie Vaslin, au cœur du village urbain
– Photo Lucie Cottin

Ces moments de solidarité étaient finalement représentatif de votre investissement. Ce que vous avez donné en terme d’humain dans ce projet s’est senti pendant le festival. Ces intentions ont finalement eu des traductions dans des moments comme celui-ci.

« J’ai vu un véritable esprit collectif, au sein de l’équipe du festival et dans l’implication de ses invités. »

Au-delà de ce moment singulier, c’est cet esprit collectif qui m’a marqué tout au long du festival.

C’est clair que Tilt, David Pontille, Julie Vaslin et toi vous m’avez sauvé à ce moment-là (rires) encore merci !

À l’aide de mon fil de fer et de ma pince (rires) !

La rencontre avec L’Atlas m’a aussi marqué, car il s’est avéré que nous avons un ami en commun, Claude Garrandès. Une très très belle personne et un très bon artiste. Nous avons eu l’occasion de parler de graffiti, street art et il m’avait parlé de L’Atlas.

Pendant le festival, c’était marrant de pouvoir avoir un échange autour de cet ami en commun alors que nous ne nous étions jamais rencontrés ! C’était vraiment sympa et ça rappelle que le monde est tout petit, entre les personnes qui ont les mêmes intentions.

Ça c’est sûr ! Plus largement, qu’est-ce que tu penses d’un festival d’art urbain à la campagne ?

Alors moi c’est quelque chose que je défends totalement. J’ai passé une bonne partie de ma vie en milieu rural car j’ai grandi dans des petits villages. Ce sont des endroits avec un grand besoin de culture. Par la distance géographique nous n’avons pas la même accessibilité à la culture, en milieu rural qu’en milieu urbain.

« Quoi de plus beau qu’une rencontre entre une culture urbaine et une culture rurale ? Il n’y a rien de mieux pour dynamiser un territoire. »

C’est vraiment quelque chose que je défends et c’est aussi pour ça que le projet LaBel Valette me parle particulièrement. Nous travaillons aussi là-dessus en région Occitane.

Tu penses au projet de l’Aérochrome ?

Non je parle d’un autre projet, en milieu rural et qui a vocation d’insérer les cultures urbaines à la campagne. Malheureusement ça fait 1 an que le projet est retardé…

Croisons les doigts ! Dans ce type de projet, tu penses que l’art urbain peut être un bon outil à la démocratisation culturelle et à l’accès pour tous à l’art ?

Je pense oui que l’art urbain peut être un très bon outil. Déjà pour mobiliser les jeunes des milieux ruraux, qui ont tendance à aller chercher des activités en périphéries des métropoles.

C’est un très bon outil pour les remobiliser sur leur territoire et d’autre part pour amener une nouvelle dynamique territoriale.

Complétement ! Revenons sur le LaBel Valette Festival ! Qu’est que tu as pensé du village urbain ? De ce moment de rencontre inter-associatif ?

Personnellement et de la part de toute l’équipe Cisart, nous avons trouvé que c’était une très très belle initiative. Le village urbain est un moment de rencontre qu’il faut absolument pérenniser. C‘est vital !

Ces moments de discussions collectifs sont des valeurs que nous défendons depuis longtemps.

« Ensemble on va plus vite et plus loin! »

Il faut garder ce contact-là, entre les artistes et également entre les acteurs associatifs qui défendent les valeurs d’une culture et qui tendent aussi à les pérenniser. 

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Margot de l’association Cisart en pleine installation de leur stand
– Photo Icare

C’est une affaire à suivre ! Qu’est-ce que tu en tirais comme bilan final ? Dans la globalité, au niveau du village urbain et pour Cisart.  

Dans la globalité que c’était un très beau festival, une superbe organisation. C’était magnifiquement orchestré !

Au niveau du village urbain, je pense qu’il avait toute sa place. Autant du côté des festivaliers que du côté des acteurs associatifs et de leurs artistes. Cela a permis des rencontres entre différentes régions et aussi de créer des ponts entre les publics, les acteurs et les artistes.

Pour Cisart c’était également une belle pause dans notre quotidien, riche en rencontre et porteuse de réflexion.

« Un beau Brainstorming avec une touche artistique! »

Merci beaucoup ! En cette rentrée, quelles est l’actualité / les projets pour Cisart ?

Pour Cisart, continuer à développer les actions de curation que l’on peut mener. Par exemple, l’Aérochrome est un lieu de diffusion et un outil que nous continuons à développer. La saison d’exposition en est l’élément principal. Il s’agit de 5 expositions durant l’année, tournées autour des différentes déclinaisons du graffiti et différentes propositions que l’on peut retrouver dans la culture visuelle du graffiti.

D’autre part, nous travaillons sur un projet collectif avec différents acteurs associatifs.

Pour la SADA, aller à la rencontre de nouveaux acteurs et les faire entrer dans un cercle de réflexion que nous avons monté avec plusieurs entités, sur l’avenir des cultures urbaines.

Top, nous allons suivre ça de très près ! Pour finir, quel.le a été ton artiste préféré.e au LaBel Valette festival ? Musical.e et sur les murs.

Alors, j’ai fait une très belle rencontre avec Kacem Wapalek. Malgré qu’il ne soit pas intervenu directement pendant les concerts mais en tant que speaker pour le contest graffiti. Je le connaissais artistiquement et j’ai pu apprendre à le découvrir humainement.

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Kacem Wapalek et Jane pendant le contest Graffiti
– Photo Samuel Clementia

En artiste mural…(réfléxion) Nous n’avons malheureusement pas eu le temps d’aller voir le Hors les Murs

Ces façades ne vont pas bouger, tu as encore quelques années ! (rires)

Super, c’est une bonne nouvelle !

Du coup mon artiste préféré.e…. Il y avait tellement de propositions, diverses et variées que spontanément j’ai du mal à en choisir un.e ! Il y avait un très beau niveau de propositions, c’est donc difficile de choisir !

Je comprends, je ne pourrais pas choisir non plus !

C’était vraiment plein de découvertes ! J’avais les yeux grands ouverts, à profiter du spectacle dans tous les sens du terme, c’était super !

Merci beaucoup Elsa !

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