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Rouge – La nuit n’en finit plus

Nico Poussain7 octobre 20190

« Le rouge est un champ Chromatique, allant entre l’orange et le pourpre, lavé de blanc le rouge devient rose, sombre il s’appelle Brun »

Cette définition du rouge, correspond au travail de cette artiste multidisciplinaire, qui oscille entre le street-art, l’art contemporain et l’art classique.

Une chance pour nous, de rencontrer Rouge lors du vernissage de son exposition , qui se tient actuellement à l’institut culturel Bernard Magrez.

Le titre de son exposition vous dit quelques choses ?

Peut être une phrase que vous vous êtes murmurés lors de soirées d’insomnie, de réflexion ou de dur labeur, car la nuit est propice à nous retrouver avec nous mêmes.

Cette phrase, elle l’a emprunté à une artiste de variété des années 60, Petula Clark, chanson qui l’accompagna lors de la création de son exposition pendant sa résidence à l’institut, et qui se retrouve dans les titres de ses tableaux.

« L ‘exposition est beaucoup plus refermée sur l’espace domestique , sur l’intime , sur l’espace intérieur , Avec des personnages qui affrontent des passages a vide , alors que d’ordinaire je vais plus sur des sujets un peu plus sociaux, un peu plus ouvert vers l’extérieur »

Ces tableaux, elle a pris le temps de les réaliser, contrairement à l’art Urbain, une performance qui demande beaucoup de célérité et d’organisation pour être efficace sur le moment.

Elle a combiné une façon de faire qui lui vient de son parcours a l’École des Beaux Arts de Bordeaux, l’observation de toile de maitre, en prenant en compte son expérience dans le street art, afin de nous conter des histoires et des moments à travers ses images.

Son inspiration elle va la trouver dans la lecture, la musique, et les moments de vie que nous traversons.

En échos à cette nuit qui n’en finit plus, Rouge ne s’est pas donnée de ligne directive ou de thème, elle a mis a plat sa pratique en réfléchissant aux passages du quotidien avec lesquels nous sommes confrontés et pas forcement ceux que l’on remarque le plus.

« Partir du réel c’est hyper important , dessiner des choses générique ne m’intéresse pas »

Pour décomposer son travail, elle est partie de photos faites avec des modèles, pour la plupart , des gens qu’elle connait avec qui elle a du lien, elle les mets en scènes , jouer sur les lumières, pour ensuite les retranscrire en esquisse puis en peinture, pour en ressortir quelque chose de singulier.

Avec ces personnages qui affrontent des passages a vide dans leur stase un peu suspendu , elle a voulu ajouter quelques contrastes, avec une touche de fond coloré, une densité matérielle donnée par les objets présents, et notamment par les masses de tissus que l’on retrouve dans beaucoup de ses peintures.

« Tout doit être euphorique , incroyable , mais il y a des jours comme ça ou l’on rentre d’ikea, ou c’est pourrit et que l’on a rien a se dire … et bien c’est pas grave »

Pour conclure sur son exposition, qui se veut être une réflexion sur le quotidien que nous affrontons tous, cette phrase de l’artiste est pour moi, très appropriée, et je vous invite à aller apprécier son travail.

Exposition du 12 Septembre au 03 Novembre 2019

A l’institut culturel Bernard Magrez , Au 16 rue de Tivoli

Horaires d’ouverture

Du vendredi au dimanche : 13h-18h Visite privée sur rendez-vous

Plein tarif : 8 euros
Tarif réduit : 6 euros
Gratuit : -12 ans, demandeur d’emploi, carte presse et tous les premiers dimanches du mois

Sont actualité

Dernièrement , Rouge a participé au Mur Du Souffle , en réalisant « une chambre à soi ».

Le principe de l’association, est de mettre à disposition des murs à des artistes, qui vont venir peindre de façon bénévole, par la suite, ces murs sont photographiés pour être reproduits de différentes façons et mis à la vente pour soutenir la lutte contre la Mucoviscidose.

http://Court Circuit , avec la fondation Desperados

*Oeuvre de Rouge dans Bordeaux pour Courts-Circuits ©Luka Merlet*

« Avec la commissaire d’exposition Maaike Hamerlinck à ses côtés, Rouge a invité 5 artistes de la scène urbaine contemporaine à créer des œuvres uniques et transportables.

Madame , Manolo Mesa , Isaac Cordal , Matth Velvet , Rero et Rouge elle-même ont ainsi imaginé 6 œuvres originales qui seront confiées à vie à 6 amateurs sélectionnés par un jury sur candidature. En échange de ce « prêt à vie », ces amateurs s’engagent à faire vivre les œuvres dont ils ont la garde auprès du grand public, en les promenant dans la ville de Bordeaux, au moins une fois par mois pendant 6 mois. »